La Russie « intensifie son offensive » et bombarde sans relâche l'Est et le Sud de l'Ukraine, selon Kiev, qui a laissé entendre qu'elle ne s'interdirait pas de frapper des cibles militaires en Russie. L'Est « L'ennemi intensifie son offensive. Les occupants effectuent des frappes pratiquement dans toutes les directions, avec une activité particulièrement intense dans les régions de Kharkiv et le Donbass », a indiqué l'état-major ukrainien dans sa note matinale. Selon lui, l'armée russe tente d'empêcher le transfert de forces ukrainiennes du nord vers l'est. Le ministère russe de la Défense a de son côté indiqué avoir détruit dans la nuit avec des « missiles de haute précision » deux dépôts d'armements et de munitions dans la région de Kharkiv, et effectué des frappes aériennes sur 67 sites militaires ukrainiens. Dans les villes bombardées, les pompiers ukrainiens foncent d'un incendie à l'autre, comme à Kharkiv où plus de 2.000 bâtiments ont été endommagés ou détruits par le feu, selon Ievguen Vassylenko, porte-parole régional des services d'urgence ukrainiens. Le Sud Moscou a accusé les forces ukrainiennes d'avoir mercredi soir frappé « avec des missiles balistiques Totchka-U et des roquettes (...) des quartiers d'habitation du centre de Kherson », dans le sud de l'Ukraine. L'administration locale russe a dit jeudi vouloir introduire dans cette ville côtière – la seule dont les Russes aient pris le contrôle complet – le rouble à la place de la hryvnia ukrainienne à partir du 1er mai. Selon le ministère britannique de la Défense, quelque 20 navires et sous-marins russes sont actuellement opérationnels en mer Noire. En dépit de la perte du croiseur Moskva, qui a coulé le 14 avril, la flotte russe en mer Noire « a toujours la capacité de frapper des cibles ukrainiennes et côtières », selon la même source. Par ailleurs, l'ONU veut préparer une tentative d'évacuation de Marioupol, la ville martyre sur la mer d'Azov, pilonnée et assiégée depuis le début de l'invasion russe le 24 février, et dans laquelle seraient encore coincés quelque 100.000 civils. Des centaines de militaires et de civils ukrainiens dont des dizaines d'enfants se trouvent notamment, selon Kiev, dans l'immense aciérie d'Azovstal à Marioupol, dernier site aux mains des forces ukrainiennes. Cibles militaires russes L'Ukraine a « le droit » de frapper des cibles militaires russes, a affirmé jeudi un conseiller de la présidence ukrainienne, laissant entendre que Kiev pourrait procéder à des frappes sur le territoire russe. « La Russie attaque l'Ukraine et tue les civils. L'Ukraine se défendra par tous les moyens, y compris avec des frappes sur des entrepôts et des bases des assassins russes. Le monde reconnaît ce droit », a écrit sur son compte Twitter Mykhaïlo Podoliak. Moscou a accusé à plusieurs reprises ces dernières semaines les forces ukrainiennes d'avoir effectué des frappes sur le sol russe, notamment sur deux villages dans la région frontalière de Belgorod et un village de la région de Briansk mi-avril, sans que Kiev ne confirme officiellement. Bilan humain Il n'existe aucun bilan global des victimes civiles de l'agression russe contre l'Ukraine. Rien qu'à Marioupol, les autorités ukrainiennes parlent de 20.000 morts, en raison des combats mais aussi de l'absence de nourriture, d'eau et d'électricité.