Le 24 février 2023, le GAFI a annoncé sa décision concernant la sortie de la « liste grise », après évaluation de la conformité du dispositif national avec les normes internationales relatives à la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, et ce, depuis l'adoption par le GAFI en février 2021, du plan d'action spécifique au Royaume du Maroc. Cette décision intervient suite aux conclusions positives du rapport des experts du groupe, sanctionnant la visite de terrain entreprise dans notre pays du 16 au 18 janvier 2023. Le Maroc est largement considéré comme l'un des principaux centres financiers du continent africain. Cela s'accompagne de l'attente que les institutions étatiques et privées adhèrent à des normes de gouvernance et de surveillance mondialement acceptables en matière financière – en particulier en ce qui concerne la mise en œuvre des mesures AML (lutte contre le blanchiment d'argent) et CFT (lutte contre le financement du terrorisme). Ce rapport, en vertu duquel le Maroc est sorti de la liste grise, a salué l'engagement politique formel du Royaume pour la conformité du dispositif national de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, avec les normes internationales, ainsi que le total respect par notre pays de tous ses engagements dans les délais fixés. La décision de sortie du Maroc du processus de surveillance renforcée, connu par « liste grise », vient couronner les efforts et actions proactives du Royaume du Maroc, en application des Hautes Directives Royales, lesquels ont porté sur une batterie de mesures législatives, organisationnelles, de sensibilisation et de contrôle, mises en œuvre par les différentes autorités et institutions nationales concernées, sous la coordination de l'Autorité Nationale du Renseignement Financier, en partenariat avec les personnes morales soumises au droit public ou privé. Le GAFI et son champ d'autorité Le GAFI, fondé en 1989 en tant qu'organisation intergouvernementale dans le cadre du G7, élabore des politiques visant à lutter contre le blanchiment d'argent international. En 2001, son objectif a été élargi pour inclure des mesures identifiant et combattant le financement du terrorisme régional et mondial. L'organisation de 39 membres conçoit et surveille également des cadres de diligence raisonnable destinés à empêcher le financement d'activités aussi diverses que le commerce illicite d'armes, la cyberfraude et le trafic de drogue. Ainsi, la capacité du GAFI à désigner un pays ou une juridiction comme étant en règle – ou non – a un poids énorme.