Professionnel du capital-investissement au Maroc et sur le continent africain, Hatim Ben Ahmed, Managing Partner et co-fondateur de Mediterrania Capital Partners, a été élu à la tête du conseil d'administration de l'Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC), le 28 juin 2022. Il succède à Tanik Haddi qui assurait la présidence depuis juin 2020. Elu à l'unanimité, le nouveau président de l'unique association reconnue par l'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC), se veut ambitieux dans la réalisation des opérations entreprises et soucieux de l'impact qu'elles peuvent avoir. Pour Maroc Diplomatique, Hatim Ben Ahmed nous expose les nouvelles dynamiques qui rythment le capital investissement, un financement qui a la côte dans la nouvelle orientation stratégique de l'exécutif. Le 28 juin 2022, le Conseil d'Administration vous a nommé à la Présidence de l'AMIC durant lequel vous avez annoncé que « le capital-investissement sera amené à jouer un rôle significatif aux côtés des entrepreneurs marocains ». Six mois après la prise de vos nouvelles fonctions, comment appréhendez-vous la relation entre les entreprises marocaines dans le secteur du capital-investissement ? Le secteur du capital-investissement a connu une très belle année 2022 avec de nombreuses opérations d'investissement, mais également de sorties. Au cours de l'année précédente, deux sociétés se sont vu introduire en bourse et toutes deux disposaient d'un capital-investisseur au capital. Nos membres ont vu "le deal flow" -aka le nombre de projet soumis- augmenter de manière significative cette année, signe de la volonté des entrepreneurs de renforcer leur capital pour financer leurs projets de développement. Vous avez passé plus de vingt ans dans le secteur de la finance et disposez de nombreuses expériences professionnelles qui vous ont conduit à la tête de l'AMIC aujourd'hui. D'après vous, qu'est-ce qui vous a le plus marqué au fil de votre parcours ? J'ai bien entendu été honoré d'avoir été élu par mes pairs à la présidence de l'AMIC. J'ai à cœur de poursuivre le travail de mes prédécesseurs et promouvoir notre belle profession. Quant à mes vingt ans de carrière dans la finance, je dirais que chaque opération réalisée m'a marqué, tant nos investissements impactent directement la vie des personnes impliquées dans les projets dans lesquels nous investissons. Cela crée des liens forts, qui se maintiennent au-delà de la période d'investissement. Vous avez accompagné plus de 240 entreprises et participé à la levée de près de 23,6 milliards de dirhams pour financer diverses entreprises et projets d'infrastructure. Comment diriez-vous que cette performance influe sur votre nouvelle mission de président de l'AMIC ? Pour commencer, ces chiffres ne sont pas seulement les miens, mais ceux de l'ensemble des collaborateurs de Mediterrania Capital Partners. Evidemment, cette expérience m'a permis de développer une compréhension précise des besoins qui encadre notre secteur et notre profession. Une expérience que je m'efforce d'utiliser à bon escient sur le terrain, à la tête de l'AMIC. Le gouvernement fait de l'investissement son nouveau cheval de bataille. Comment analysez-vous la nouvelle orientation stratégique de l'Exécutif ? À quel niveau pourra-t-elle impacter significativement l'économie marocaine et ses entreprises ? Sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI, l'investissement est l'une des priorités nationales. Nous avons besoin d'orienter l'investissement vers le capital productif et sur les secteurs les plus créateurs de valeur ajoutée. Au sein de l'AMIC, c'est un sujet qui nous tient particulièrement à cœur et nos membres sont mobilisés pour contribuer au mieux à ces orientations. Malgré les performances dégagées par le capital investissement, on constate que les institutionnels restent réticents à l'idée d'opter pour ce type d'investissement. Pourquoi et quels sont les freins ? Au sein de l'AMIC, nous continuons à rencontrer les principaux investisseurs institutionnels marocains pour les encourager à investir dans le capital-investissement. Nous pensons également que l'opérationnalisation du fonds Mohammed VI permettra aux investisseurs de mieux appréhender les impacts positifs de nos fonds de capital-investissement. Le rôle déterminant du capital investissement dans la résilience du tissu économique n'est plus à démontrer. Maintenant, l'heure est à la relance économique. Quel sera le rôle de l'écosystème du capital-investissement dans ce sens ? L'ensemble des opérateurs de capital-investissement sont mobilisés pour continuer d'investir dans notre tissu économique. Le Maroc dispose de nombreuses forces dans beaucoup de secteurs avec des opérateurs toujours plus nombreux et désireux d'accélérer leur programme de développement, des opérateurs que nous serons toujours prêts à soutenir.