La croissance du Maroc devrait s'établir à 3,3% en 2023, a indiqué jeudi la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), confirmant ses prévisions de septembre pour le Royaume, alors qu'elle a ajusté à la baisse les perspectives de croissance dans plus de la moitié des 36 économies dans lesquelles elle intervient. Dans son rapport sur les perspectives économiques régionales, la banque a estimé que la reprise économique au Maroc devrait s'établir à 1,3 % en 2022, contre une prévision initiale de 1,1% en septembre dernier, après le rebond record de 7,4 % en 2021. En ce qui concerne la production dans l'ensemble de la région du sud et l'est de la Méditerranée, elle devrait augmenter de 4 % en 2023 et de 4,2 % en 2024, selon la même source. Si la croissance a fortement décéléré en 2022 dans la région, en raison de la hausse de l'inflation et du resserrement des conditions de financement, elle devrait se redresser en 2023 avec la reprise de la production agricole et l'avancée des réformes structurelles indispensables, explique l'institution basée à Londres. Pour l'ensemble de sa zone d'influence, la BERD estime que la production devrait désormais croître de 2,1 % en 2023, contre les 3 % prévus dans son dernier rapport de septembre, qui dressait déjà un portrait acerbe de l'impact de la guerre en Ukraine sur les marchés de l'énergie, l'inflation et les économies des régions de la BERD. La Banque a notamment pointé du doigt les prix élevés du gaz et l'inflation persistante, alors que Beata Javorcik, économiste en chef de la BERD, a estimé que « l'optimisme quant au taux de reprise et de croissance après les crises de ces dernières années, notamment la guerre en Ukraine, est déplacé ». Les perspectives économiques régionales sont publiées au moins deux fois par an, ainsi que des mises à jour occasionnelles. Le rapport est préparé par le Bureau de l'économiste en chef et le Département de la stratégie et de la mise en œuvre des politiques et contient un résumé des développements et perspectives économiques régionales, ainsi que les prévisions de croissance de la BERD pour les économies dans lesquelles elle investit.