Le parquet national financier (PNF) a confirmé jeudi l'ouverture de deux informations judiciaires en octobre pour "tenue non conforme des comptes de campagne" et "favoritisme et recel de favoritisme" relatives aux deux campagnes électorales victorieuses d'Emmanuel Macron en 2017 et 2022, dans le cadre de la procédure dite "McKinsey". Interrogé à ce sujet, la présidence de la République française s'est refusée à tout commentaire, selon Reuters. Les décisions du PNF, révélées par Le Parisien, font suite à l'enquête préliminaire ouverte le 31 mars dernier par le parquet du chef de "blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravée" contre McKinsey, sur la base du rapport de la commission d'enquête du Sénat sur l'influence des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques, note Reuters. En ligne de mire, le cabinet de conseil McKinsey, dont le rapport montre qu'il est intervenu dans la plupart des grandes réformes du premier quinquennat d'Emmanuel Macron (2017-2022) et jouait un rôle prépondérant auprès de son entourage. Selon la source, les sénateurs relevaient que le recours aux consultants était une réalité avant le mandat d'Emmanuel Macron, notamment sous Nicolas Sarkozy, mais que la place de ces cabinets privés dans la décision publique avait notablement gagné en importance depuis 2017. Les juges ont élargi leurs investigations en octobre à la suite de "plusieurs signalements et plaintes d'élus et de particuliers", précise jeudi le PNF dans son communiqué lu par Reuters. Ainsi le 20 octobre dernier, une information judiciaire a été ouverte pour "tenue non conforme de comptes de campagne et minoration d'éléments comptables dans un compte de campagne, portant sur les conditions d'intervention de cabinets de conseils dans les campagnes électorales de 2017 et 2022". Le 21 octobre, c'est une information pour "favoritisme et recel de favoritisme" qui a suivi.