Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a proposé sa médiation dans la crise ukrainienne, a accusé vendredi les Occidentaux « d'empirer les choses » entre Moscou et Kiev. Cristalisée par l'envoi par les Etats-Unis, qui ont décidé d'envoyer 3.000 soldats américains supplémentaires en Europe de l'Est tandis que les Européens, tout en avertissant de sévères sanctions économiques en cas d'attaque, multiplient les contacts en vue d'une désescalade. « Je le dis ouvertement, malheureusement les Occidentaux n'ont apporté jusqu'à présent aucune aide dans la résolution du conflit. Ils n'ont fait qu'empirer les choses« , a exprimé le président turc à la chaine CNN Türk. M. Erdogan a estimé que le président américain Joe Biden « a été incapable jusqu'à présent de faire preuve d'une approche positive dans ce processus« . → Lire aussi : La Turquie sera toujours aux côtés du Liban Pour le chef de l'Etat turc, seule la précédente chancelière allemande, Angela « Merkel aurait pu réellement détenir la solution. Mais hormis elle, il n'y aucun leader pour le moment. Inutile de nommer les autres« . En visite à Kiev jeudi auprès de son allié ukrainien, le président Volodymyr Zelensky, M. Erdogan a renouvelé son invitation à accueillir en Turquie des « pourparlers bilatéraux » entre Moscou et Kiev et insisté sur « l'intégrité territoriale de l'Ukraine et de la Crimée« . Il a assuré avoir reçu « une réponse positive de (Vladimir) Poutine » à son invitation à se rendre en Turquie. C'est dans ce contexte que le président français, Emmanuel Macron envisage une visite à Moscou, tout comme le chancelier allemand Olaf Scholz. Paris et Berlin cherchent en outre à relancer le processus de paix dans l'Est de l'Ukraine où Kiev affronte depuis huit ans des séparatistes pro-russes soutenus par Moscou. La sortie du président Turc renforce les deux blocs que constituent d'une part les Etats-Unis et leurs alliés européens et d'autre part la Russie soutenu par la Chine, la Turquie…