Le Roi nomme de nouveaux ambassadeurs    Le Roi reçoit les ministres des AE des trois pays de l'Alliance des États du Sahel    Talbi Alami : Les pays du Sud disposent d'énormes potentiels à mobiliser pour un avenir durable    Commission militaire maroco-espagnole : Rabat abrite la 11e réunion    SM le Roi félicite Abdelilah Benkirane suite à sa réélection en tant que secrétaire général du PJD    Appels croissants à l'ouverture du dossier du Sahara oriental marocain sur la scène internationale    Retour progressif de l'électricité en Espagne - Pedro Sánchez remercie le Maroc pour son aide    Service militaire 2025 : le recensement est lancé jusqu'au 23 juin    Enigmatique panne électrique géante : l'Espagne et une partie de l'Europe plongée dans le noir    Panne d'électricité : Perturbations du système d'enregistrement dans les aéroports du Royaume    Aérien. RAM lance une nouvelle ligne vers l'Italie    Info en images. Tourisme : Hausse de 23% des nuitées à Fès    Edito. Préparer une révolution qui a du sens    CleanMob lève 1,3 million d'euros pour accélérer son développement dans la gestion intelligente des flottes    La Bourse de Casablanca clôture dans le vert    Le 1er Dou Al-Qiida 1446H correspondra au mardi 29 avril 2025    Projet Kuiper : Amazon s'apprête à lancer ses premiers satellites pour rivaliser avec Musk    L'Espagne, le Portugal et certaines régions de France touchés par une panne de courant massive    OM : Amine Harit, un retour compliqué    Chaâbani : « Nous allons commencer à penser à la finale »    CAF : Fouzi Lekjaa nommé 1er vice-président    Football : Webook.com, nouveau partenaire officiel de la billetterie de la FRMF    AS Monaco : Frustré par son temps de jeu, Eliesse Ben Seghir songe à un départ    Ifrane : Grand départ du Maroc Historic Rally à Ras Elma    Sport : Hooliganisme dans les stades, l'autre défi du supportérisme    Championnat d'Afrique de judo. Le Maroc décroche 6 médailles    Une tragédie à Oran révèle les priorités du régime algérien, loin des souffrances de ses citoyens    Les prévisions du lundi 28 avril    Auditec célèbre 20 ans d'engagement et d'innovation au service de l'audition    Le Maroc et le Tchad s'accordent dans le monde universitaire    SIEL : La 30ème édition a accueilli plus de 403.000 visiteurs    Le Maroc participe au 7e Sommet culturel d'Abou Dhabi    "The HERDS" une parade pour le climat fait escale au Maroc    En Couv'. Rap'industrie : les beats font riche    Marrakech : Un éclat de mode authentique entre hier et aujourd'hui    Mawazine 2025 : De La Soul célèbre son héritage afro sur les rives du Bouregreg    Disparition : Valentin-Yves Mudimbe tire sa révérence    Dakhla : le rap marocain conquiert le désert avec STORMY    Le Maroc, invité d'honneur au Forum des Entrepreneurs Chine-Pays Arabes à Hainan    Le CFCM appelle les musulmans à la vigilance suite à l'attentat islamophobe de La Grand-Combe    Equitación: Los jinetes marroquíes dominan en el festival inaugural EAU-Marruecos en Casablanca    Elections au Canada: les libéraux crédités de 43% des intentions de vote    Renforcement des relations entre le Kenya et la Chine : Un soutien ferme à la politique de "Une seule Chine"    Mohammedia : explications concernant la vidéo sur un incident dans un bus de transport    Chine : Retour sur Terre des astronautes de "Shenzhou-19" après la passation des missions de la station spatiale chinoise    L'escalade des tensions entre l'Inde et le Pakistan après la décision de couper l'eau    An opponent of Morocco's sovereignty over the Sahara invited to the PJD congress    France : Islamophobic motive suspected in mosque worshipper's murder    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Bataille pour ou contre le wokisme
Publié dans Maroc Diplomatique le 15 - 01 - 2022

Le « wokisme » importé des Etats-Unis, a fait irruption dans le débat public et fait florès à l'ère du buzz et des clashs. Sur la scène politique et intellectuelle, le « wokisme » a provoqué, enfin, la formation d'un véritable « front républicain » en France et ailleurs en Europe.
Le wokisme est une forme d'obscurantisme. Mais de quels chaudrons de sorcière sort cette idéologie américaine dont les plus sots des universitaires français enfourchent le dada ?
A l'origine, les racines du wokisme renvoient à l'idée d'« éveil » aux injustices, aux inégalités et autres discriminations subies par les minorités, qu'elles soient sexuelles, ethniques ou religieuses. Mais cet « éveil » a mué en une sorte de menace pour la société, par la radicalisation du propos et une exagération outrancière provoquées par le jusqu'au-boutisme des campus universitaires américains.
Des idées iconoclastes, qui aujourd'hui reviennent en boomerang des Etats-Unis où elles se sont implantées jadis, ont émergé des cervelles surchauffées par 1968 de quelques penseurs. Ils veulent déboulonner les vieilles icônes, comme De Gaulle, ou encore Abraham Lincoln ! Ils veulent retirer les statues de l'ex-roi Léopold II à Anvers en Belgique, Colbert à Paris, mais aussi Gallieni. Il semble, en la matière, qu'on est beaucoup trop tendre, trop patient, trop enclin à écouter, trop tenté de donner raison aux gens déraisonnables...
Si le terme « woke » est historiquement lié à la lutte des Afro-Américains pour les droits civiques, il se trouve désormais au cœur de mobilisations d'une jeunesse militante animée par les causes féministes et antiracistes. Ces mobilisations par certains procédés ou techniques, par leur radicalité, deviennent une atteinte à la liberté d'expression. Ce sont des appels à la censure d'une œuvre, à l'annulation d'une exposition ou d'une représentation, au déboulonnage d'une statue, etc. Ils vont jusqu'à restreindre l'accès à des manifestations à certaines catégories de personnes ne partageant pas leurs idées. En voulant se révolter contre les discriminations, ils pratiquent eux-mêmes, par leurs procédés, la discrimination. Ce faisant, les « woks » reproduisent les pires préjugés racistes et sexistes, avec la bonne conscience des néo-convertis. Le débat autour de ces pratiques est complexe, mais est-il légitime ?
Rien n'arrête les militants du wokisme. Après la sociologie et les lettres, c'est au tour des sciences dures d'être leur cible. Ils visent à relativiser des savoirs « imposés par l'homme blanc » !
L'Observatoire du décolonialisme et le Collège de philosophie en France se mobilisent pour s'élever contre l'emprise grandissante du wokisme, appelé « cancel culture », et dénoncent « l'ordre moral » que ses partisans feraient régner dans le monde éducatif.
Le « politiquement correct », qui sévit depuis bientôt quarante ans, est la section émergée de cet iceberg de nouvelles certitudes.
Dans un colloque tenu récemment à la Sorbonne, à Paris, le Ministre français de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, en introduction, a défendu « l'universalisme » contre « les personnes à qui les idées des Lumières font peur ». Il répondait ainsi aux manifestants qui, devant l'université, dénonçaient une « chasse aux sorcières ».
Si l'on veut comprendre le wokisme, il faut remonter à la source américaine : il s'agit en fait, de l'une de ces innombrables sectes qui pullulent depuis quatre siècles dans un pays colonisé à l'origine par des quakers — secte dissidente de l'église anglicane — chassés d'Angleterre avec William Penn en 1681.
Ce vaste colloque, ouvert par Jean-Michel Blanquer, veut déconstruire le wokisme et lance une contre-offensive. Ces bons esprits ont été immédiatement classés à l'extrême-droite par les spécialistes de l'anathème bien-pensant, les islamo-gauchistes professionnels et autres collabos de la pensée unique.
L'irruption du wokisme dans les sciences dures en France est l'une des préoccupations exprimées lors de ce colloque sur la « déconstruction dans le milieu éducatif ». Quelques exemples venus d'outre-Atlantique illustrent le propos.
Au Canada, un groupe de recherche baptisé Decolonizing light (« décoloniser la lumière ») entend « repérer et contrer le colonialisme en physique contemporaine » et dénonce un champ d'études dominé par les hommes blancs. Le projet prétend s'intéresser « aux ontologies et épistémologies autochtones en termes de création de connaissances » et étudier « les points d'ancrage coloniaux dans l'histoire de la physique ». Il est financé à hauteur de 163 000 dollars par l'Etat canadien. De son côté, la Fondation Bill Gates soutient un programme destiné à « déconstruire » l'enseignement des mathématiques.
Il serait peut-être temps que s'élèvent des voix autorisées contre cette nouvelle lubie venue d'outre-Atlantique.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.