Particulièrement influent dans les cercles politiques et d'affaires britanniques, l'ancien président de Rolls-Royce a intégré en décembre dernier, le Conseil d'Administration de la société Xlinks qui ambitionne la construction d'une méga centrale solaire dans le sud marocain. La start-up d'outre-manche Xlinks vient d'armer son Conseil d'Administration d'une personnalité britannique de premier plan, afin de défendre son très ambitieux projet d'implantation d'une centrale solaire devant produire près de 10,5 GW dans le Sud marocain, connectée au réseau anglais par un gigantesque câble sous-marin. Le 13 décembre, le groupe fondé et dirigé par Simon Morrish a nommé à son cercle très proche et en qualité d'administrateur, Ian Davis qui était jusqu'alors président du board de la prestigieuse branche produisant les réacteurs d'avions ainsi que les moteurs de navires Rolls-Royce. L'entreprise est également très investie sur les secteurs de la défense et de l'énergie. Une task-force renforcée Après un passage de haut vol au sein de l'Américain McKinsey, Ian Davis était également en 2010, proche conseiller de l'ancien premier ministre britannique de l'époque, David Cameron. Puis de prodiguer ses conseils auprès de géants internationaux comme le pétrolier BP, l'empire émirati Majid Al Futtaim ou encore le Saoudien King Abdullah Petroleum Study. Au cœur du réacteur stratégique de Xlinks, Ian Davis rejoint d'autres poids lourds des affaires, tels que John Lewis, ex-PDG de Tesco, Paddy Padmanathan également DG du Saoudien Acwa Power. Afin de mener à bien ses chantiers et investissements marocains, Xlinks a convenu de faire appel à Red Med Capital appartenant à l'homme d'affaires Abdelslam Ababou. Une gageure technique Pour autant, le pari n'est pas encore emporté et l'Européenne devra encore convaincre de l'opportunité de son projet. En effet et dans le sud marocain, l'Etat a d'ores et déjà préempté 150.000 hectares de terres. Et puis évidemment, être fourni en têtes pensantes et autres stratèges diplomatiques autant qu'économiques, ne finance pas de fait l'investissement abyssal d'un tel projet. Techniquement non plus, la chose est loin d'être acquise. Alors que quasiment toutes les grandes tentatives d'interconnexion Afrique/Europe ont échoué, la réalisation d'un méga-câble sous-marin à très haute tension d'une longueur estimée à un peu moins de 4000 kilomètres, longeant les côtes marocaines, portugaises puis françaises avant d'arriver à sa destination finale, la Grande-Bretagne, est loin d'une petite entreprise matérielle. D'autant qu'à l'heure d'une COP (convention internationale pour le climat) réanimée par des fronts écologistes internationaux actifs, le projet de Xlinks fera l'objet d'une attention toute particulière.