Les nouvelles découvertes de la sonde Juno de l'Agence spatiale américaine (NASA) en orbite autour de Jupiter fournissent une image plus complète de la façon dont les caractéristiques atmosphériques distinctives et colorées de cette planète offrent des indices sur les processus invisibles sous ses nuages. Les résultats obtenus par d'éminents scientifiques, dont le Marocain Kamal Oudrhiri, mettent en effet en évidence le fonctionnement interne des nuages encerclant Jupiter, ses cyclones polaires ainsi que la profondeur de la Grande Tache rouge, décrite comme la tempête la plus puissante connue du Système solaire. Une série d'articles sur ces découvertes atmosphériques viennent d'être publiés dans les revues spécialisées « Science » et le « Journal of Geophysical Research ». Le scientifique marocain est co-auteur d'une recherche parue dans la prestigieuse revue « Science », sur la profondeur de la Grande Tache rouge de Jupiter déterminée par les survols gravimétriques de Juno. « Nous savons depuis longtemps que le diamètre de la Grande Tache rouge mesure plus de 16 000 kilomètres de large, ce qui signifie que notre planète Terre pourrait s'intégrer complètement à l'intérieur de cette tempête. Mais nous n'avions aucune idée de sa profondeur », a déclaré à la MAP, Kamal Oudrhiri, scientifique de la gravité au sein du Jet Propulsion Laboratory de la NASA en Californie du sud. →Lire aussi : NASA: Le rover Perseverance recueille le premier échantillon de roche sur Mars Cette tempête, qui a persisté pendant des siècles, est considérée comme la plus grande de notre système solaire. Plus large que la Terre, ce vortex intrigue en effet les scientifiques depuis sa découverte il y a plus de deux siècles. La sonde Juno de la NASA entrée en orbite de Jupiter en 2016, a découvert que la Grande Tache rouge est plus profonde que ce que pensaient les scientifiques auparavant. « En nous appuyant sur un instrument de science de la gravité de très haute précision sur Juno, nous avons pu limiter la profondeur de la tempête entre 300 et 500 kilomètres. Ces découvertes sont importantes car nous pouvons maintenant commencer à rassembler toutes les pièces du puzzle de cette gigantesque tempête. Cela nous permettra de mieux comprendre l'atmosphère de Jupiter, comment la planète géante s'est formée et son rôle dans notre Système solaire », a précisé le scientifique marocain. En plus de Kamal Oudrhiri, douze autres scientifiques renommés des Etats-Unis, d'Italie, d'Israël, de France et du Royaume-Uni ont collaboré aux dernières découvertes. L'article publié dans « Science » a été dirigé par Marzia Parisi, une scientifique de Juno, qui travaille au sein du Jet Propulsion Laboratory de la NASA. L'objectif principal de la mission Juno est de comprendre l'origine et l'évolution de Jupiter. Avec sa suite de neuf instruments scientifiques, la sonde s'attèle à étudier l'existence d'un noyau planétaire solide, cartographier le champ magnétique intense de Jupiter, mesurer la quantité d'eau et d'ammoniac dans l'atmosphère profonde et observer les aurores de cette planète.