La sécurité alimentaire touche directement la santé des citoyens. C'est dans ce cadre, que Eurofins Food Assurance, Kortbi Consulting, en collaboration avec Fenagri et le Club de Dirigeants ont décidé d'organiser une conférence, sous le thème « Food Safety Culture : Défis majeurs et responsabilité des dirigeants », jeudi 23 septembre 2021. Intervenant à cette occasion, le vice-président de Fenagri, Said Moudafi, a mis en exergue l'importance des produits « Made in Morocco » pour servir les citoyens marocains et développer les exportations du Royaume. Absence d'une culture de sécurité alimentaire Le citoyen marocain est toujours exposé au risque de la fraude alimentaire, car le contrôle n'est pas totalement généralisé. C'est ce qu'a affirmé le Directeur Général de l'ONSSA, Dr Abdelghni Azzi, qui a alerté sur la situation de certains produits alimentaires qui ne sont pas soumis à un contrôle, comme c'est le cas de la volaille. Selon lui, seulement 11 % de la viande blanche est contrôlée dans le marché. Un chiffre alarmant qui touche gravement la santé des consommateurs marocains. Dans cette optique, les professionnels du secteur ont insisté sur la nécessité de sensibiliser les citoyens et instaurer la culture de la sécurité alimentaire dans les entreprises et les espaces publics. S'exprimant dans ce cadre, le Directeur Général de Cosumar, Mohammed Fikrat a souligné que « La sécurité alimentaire est une responsabilité... Et avant de parler de la conformité ou non des aliments, il faut que les consommateurs aient une conviction de ne pas consommer des aliments qu'ils ne connaissent pas ou dont ils ne connaissent pas l'origine ». → Lire aussi : La sécurité alimentaire a toujours représenté une priorité stratégique pour le Maroc (Nasser Bourita) Certification de la sécurité alimentaire, l'assurance de qualité Le marché de l'alimentation génère au Maroc plus de 200 milliards de DH et représente pratiquement 20% du PIB. Ces chiffres ont été mis en avant par le Directeur Général de Eurofins Food Assurance, M.Fayçal Bellatif, qui a exposé un nombre important d'éléments intéressants sur le secteur de l'alimentation, non seulement au niveau national, mais également à l'international, notamment les entreprises certifiées. Selon lui, 78 % des entreprises sont non certifiées dans le monde. Ce constat résulte notamment de la faible culture de la sécurité alimentaire dans les entreprises. La normalisation de la sécurité alimentaire est devenue une nécessité. Plusieurs organismes de certification exigent aujourd'hui, un certain nombre de règles pour contrôler la conformité de certaines activités. L'IFS est l'une de ces instances qui a été représentée dans la conférence par Chsryssa Dimitriadis. Cet organisme présente un référentiel de sécurité et de qualité des aliments « IFS Food » qui « permet de contrôler la conformité des activités des entreprises dans le secteur alimentaire ». En effet, la normalisation et le contrôle de la sécurité alimentaire au Maroc est toujours faible, notamment dans le secteur de l'olive, présenté par Rachid Benali. Il a indiqué que « la certification existe pour l'exportation mais malheureusement pas pour le marché local ». Selon M. Azzi, les instances de contrôle comme l'ONSSA déploient des efforts agissants pour freiner la fraude alimentaire, mais « le contrôle ne doit pas se faire uniquement au niveau de l'ONSSA parce qu'il n'a pas tous les moyens nécessaires, et donc il faut développer le contrôle par les autorités publiques ».