Un an et demi après les fermetures d'écoles sans précédent qui ont eu lieu dans le monde entier en raison de la pandémie de COVID-19, 117 millions d'élèves sont encore concernés par des fermetures totales des établissements scolaires dans 18 pays, soit 7,5% de la population scolaire mondiale, alerte, vendredi, l'Unesco. Le nombre de pays où les établissements scolaires ont rouvert partiellement est passé de 52 à 41 au cours de l'année écoulée, ajoute-t-on, notant qu'ils sont restés fermés pendant 18 mois au total dans cinq pays, touchant 77 millions d'élèves. Dans tous les pays où des fermetures totales prolongées ont été décidées, l'éducation a été assurée en combinant plusieurs solutions : cours en ligne, modules imprimés, leçons diffusées à la télévision et à la radio, relève l'organisation onusienne. Les établissements scolaires sont à présent totalement ouverts dans 117 pays, accueillant un effectif total de 539 millions d'apprenants du pré-primaire à l'enseignement secondaire, soit 35 % de la population scolaire mondiale. Ce pourcentage était seulement de 16 % lors de la rentrée scolaire de septembre 2020, époque où les écoles n'étaient ouvertes que dans 94 pays, précise l'Organisation onusienne dans un communiqué. « Nous savons que plus les écoles restent fermées longtemps, plus les conséquences sont graves et potentiellement irréversibles pour le bien-être et l'apprentissage des enfants, notamment les plus vulnérables et les plus marginalisés », a déclaré Mme Stefania Giannini, Sous-Directrice générale de l'Unesco pour l'éducation, citée dans le communiqué. « Il est certes encourageant de voir de nombreux gouvernements faire tout leur possible pour donner la priorité à la réouverture des écoles, tout en assurant la sécurité des élèves, des enseignants et des communautés, mais notre objectif premier doit être de rouvrir d'urgence les écoles partout dans le monde, pour tous les élèves », a-t-elle précisé. L'Unesco et ses partenaires de la Coalition mondiale pour l'éducation ont plaidé en faveur de la réouverture en toute sécurité des écoles, en appelant à ne recourir qu'en dernier recours à la fermeture totale des établissements. Depuis le début de la pandémie, les écoles ont été totalement fermées pendant 18 semaines en moyenne (4,5 mois) dans le monde. Si l'on prend en compte les fermetures partielles (par commune/niveau d'enseignement), la durée moyenne de fermeture a été de 34 semaines (8,5 mois) au niveau mondial, soit presque une année scolaire entière. Les fermetures prolongées et répétées des classes et établissements décidées au cours des deux dernières années scolaires ont entraîné des retards d'apprentissage et fait augmenter les taux d'abandon scolaire, les élèves vulnérables étant touchés de manière disproportionnée, prévient-on. Dans la plupart des pays, les écoles ont instauré, sous une forme ou sous une autre, un protocole sanitaire prévoyant par exemple le port du masque, l'utilisation de gel hydroalcoolique, l'amélioration des systèmes de ventilation ou la distanciation sociale, ce qui a été décisif pour rouvrir les écoles l'année dernière. Certains pays ont également mis en place des tests à grande échelle ainsi que des fermetures temporaires de classes et d'établissements en cas de présence avérée du virus, rappelle l'agence onusienne basée à Paris. L'augmentation des taux de couverture vaccinale de la population générale et des enseignants a également été essentielle pour rouvrir les écoles, tandis qu'un certain degré de priorité a été accordé à la vaccination des enseignants dans 80 pays, permettant à environ 42 millions d'entre eux de recevoir une injection. Dans quelques pays, la vaccination des élèves à partir de 12 ans est également un facteur crucial pour la réouverture totale des établissements, note le communiqué. Les mesures correctives visant à accélérer le rattrapage des retards d'apprentissage restent un aspect essentiel des réponses des systèmes éducatifs nationaux à la pandémie de COVID-19 dans le monde. Enseignants et éducateurs ont besoin d'un soutien et d'une préparation adéquats. La connectivité et la réduction de la fracture numérique demeurent également des priorités majeures pour renforcer la résilience des systèmes éducatifs et proposer des possibilités d'apprentissage mixte, remarque-t-on. L'UNESCO, l'UNICEF et la Banque mondiale ont uni leurs efforts dans le cadre de la « Mission : rétablir l'éducation en 2021 », dont l'objectif est d'aider les gouvernements à garantir que tous les apprenants retournent en cours, à mettre en place des programmes de soutien pour compenser l'apprentissage perdu, et à préparer les enseignants à remédier aux retards d'apprentissage ainsi qu'à intégrer les technologies numériques dans leur pratique pédagogique.