Les travaux de la 16è session de la Conférence ministérielle africaine de l'environnement (CMAE) se sont ouverts, au niveau du segment ministériel, jeudi dans la capitale gabonaise Libreville, avec la participation du Maroc. Conduite par la Secrétaire d'Etat en charge du Développement durable, Mme Nezha El Ouafi, la délégation marocaine prenant part à ces assises comprend l'ambassadeur du Maroc à Libreville, Abdellah Sbihi, le directeur du partenariat, de la coopération et de la communication au Secrétariat d'Etat en charge du Développement durable, Mohamed Benyahia, le chef de division de la coopération internationale, Rachid Firadi et le chef de service de la coopération multilatérale, Nassira Rheyati. Cette rencontre intervient à un moment particulier marqué par le retour du Maroc au sein de sa famille africaine, mais aussi par le leadership du Royaume en matière environnementale, couronné notamment par l'organisation de la COP22 à Marrakech, a indiqué Mme El Ouafi, dans une déclaration à la MAP. Le Maroc est présent à cette rencontre pour contribuer, fort de son expérience, à apporter des solutions aux défis environnementaux à travers l'interaction avec ses partenaires africains, a-t-elle souligné, évoquant la mise en œuvre du Projet 4C (Centre de Compétences Changement Climatique du Maroc), que « nous voulons promouvoir et lui conférer une identité sur la scène africaine ». Mme El Ouafi s'est également attardée sur le Projet « Tripe A » (Agriculture, Atténuation, Adaptation), faisant part de la priorité accordée par le gouvernement à ce projet, autant sur le volet agriculture que des engagements internationaux des pays africains en matière environnementale. Ce projet, a-t-elle expliqué, fait actuellement l'objet de campagnes de sensibilisation et de promotion au niveau africain, en vue d'une coopération bilatérale et multilatérale riche et fructueuse. Le Maroc a également initié, rappelle-t-elle, le Pojret « Triple S » (soutenabilité, stabilité et sécurité), face à la dégradation des terres et le changement climatique. Tous ces projets et bien d'autres, dont la contribution aux efforts de lutte contre le changement climatique (INDC Maroc), a poursuivi la secrétaire d'Etat, distinguent le Maroc sur le plan continental, ce qui fait du Royaume un « modèle à suivre » pour les pays africains en vue de tirer profit de son expérience dans ce domaine. La rencontre de Libreville, a-t-elle conclu, « nous offre l'occasion de consolider en particulier la présence du Maroc au sein de la CMAE et d'asseoir en général notre position sur le plan africain ». Le Maroc est en effet candidat à la présidence du pôle Afrique du Nord au sein du nouveau bureau de la CMAE. Placée sous le thème « Investir dans des solutions environnementales novatrices pour accélérer la mise en œuvre des Objectifs de développement durable et de l'Agenda 2063 en Afrique », cette rencontre, marquée par la présence des ministres africains de l'environnement ou leurs délégués, doit permettre de faire le point sur les grandes décisions prises jusque-là sur l'environnement, à l'échelon continental et mondial. Les débats se focalisent sur les résolutions prises notamment dans le cadre de la COP 21 à Paris en 2015 et de la COP 22 à Marrakech en 2016, ainsi que sur les préparatifs de la 13è session de la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, qui se tiendra en Chine en septembre 2017. Les participants se penchent également sur la 23ème session de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tiendra en décembre prochain à Bonn, en Allemagne. Cette 16è session de la CMAE permettra, en outre, aux experts africains, de revisiter les principales questions qui seront examinées à la 3ème Assemblée des Nations Unies pour l'environnement, qui se tiendra au mois d'octobre 2017 à Nairobi, au Kenya, afin de s'accorder sur une position africaine commune. Ils devront aussi faire le point sur la mise en œuvre de l'Initiative pour les énergies renouvelables en Afrique et de l'Initiative pour l'adaptation en Afrique, ainsi que sur les travaux du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. L'impact du retrait des Etats-Unis de l'Accord de Paris sur les changements climatiques sera également évoqué. La cérémonie d'ouverture a été présidée par le chef du gouvernement gabonais, Emmanuel Issoze Ngondet, en présence de plusieurs membres de son gouvernement, des représentants des systèmes des Nations unies au Gabon et du corps diplomatique accrédité à Libreville. Lors de cette cérémonie, la présidence de la Conférence ministérielle africaine de l'environnement a échu au Gabon. Le ministre égyptien Khalid Fahmy, qui présidait la CAME depuis 2005, a passé le flambeau à son homologue gabonaise, Estelle Ondo, qui assurera la présidence de cette structure pour les deux prochaines années (2017-2018).