Le médecin Allal El Amraoui a souligné l'importance de renforcer la recherche scientifique au Maroc sur le cannabis et de mener des recherches sur cette plante pour contribuer à la valorisation et au renforcement de ses usages licites, loin de toute approche politique. Dans une déclaration à la MAP, M. El Amraoui a mis l'accent sur la nécessité de mener des recherches dans ce domaine à l'instar de celles sur l'arganier par exemple, notant que de nombreux produits licites peuvent être extraits de la plante du cannabis, notamment certains matériaux de construction, outre son usage dans le domaine médical et thérapeutique. Il a en outre relevé qu'il est inévitable de réglementer la culture et l'usage du cannabis, ce qui aura un impact sur le quotidien d'une large catégorie de citoyens, en contribuant à la création de richesses et au développement local. Il a estimé, à cet égard, que le projet de loi n°13.21 portant usages licites du cannabis revêt de l'ampleur puisqu'il « va nous permettre de discuter d'un sujet qui a des impacts sociaux directs sur des zones importantes de notre pays, et qu'il peut favoriser le développement et créer la richesse ». Soulignant que la réglementation du cannabis doit s'inscrire « dans un cadre purement scientifique », loin de tout ce qui est politique, Dr. El Amraoui, député du groupe istiqlalien de l'unité et de l'égalitarisme à la Chambre des représentants, a jugé important de prêter attention à la population locale et de servir l'intérêt des agriculteurs, dans le cadre de la loi. Il a noté, à cet égard, que le Royaume a tardé à réglementer les usages licites du cannabis, une plante présente depuis longtemps au Maroc, ajoutant que de nombreux pays qui ne connaissaient pas cette plante ont intégré ce domaine, travaillé pour améliorer sa production et sa valorisation et commencé à en produire une grande richesse. Ces pays, notamment ceux européens, cultivent le cannabis et l'utilisent dans les domaines sanitaires, thérapeutiques ou encore industriels, a-t-il enchaîné, mettant en avant le rôle primordial de la recherche scientifique, menée dans ce domaine, dans la valorisation de cette substance. Les Marocains ont démontré, lors de la crise sanitaire liée à la covid-19, leur « capacité à innover et à se hisser au niveau des pays développés dans le domaine de la recherche scientifique, s'ils disposent des moyens et des conditions de production », s'est-il réjoui. Il a, par ailleurs, indiqué que le Maroc regorge de diverses plantes, ce qui impose de leur donner une valeur ajoutée, sur la base de la recherche scientifique. Outre la légalisation du cannabis, M. El Amraoui conclut qu'il est nécessaire de maintenir les programmes de formation, d'encadrement et d'éducation pour lutter contre la consommation de drogue « à travers la lutte contre le tabagisme, en particulier chez les jeunes, compte tenu de ses multiples effets néfastes » et étant donné qu'il peut entraîner l'utilisation de toutes sortes de drogues. Il a, dans ce cadre, plaidé pour une promulgation rapide des textes réglementaires visant à lutter contre le tabagisme dans les espaces publics. Le projet de loi portant usages licites du cannabis vise à soumettre toutes les activités liées à la culture, la production, la transformation, le transport, la commercialisation, l'exportation et l'importation de la plante et de ses produits au régime de licence. Ledit projet a aussi pour but de créer une agence nationale chargée de la coordination entre tous les départements gouvernementaux, les institutions publiques et les partenaires nationaux et internationaux, afin de développer une filière agricole et industrielle dédiée au cannabis, tout en veillant à renforcer les mécanismes de suivi. Le projet de loi prévoit également d'ouvrir la voie aux agriculteurs pour adhérer aux coopératives agricoles, avec la réception obligatoire des récoltes par les entreprises manufacturières et exportatrices, et d'adopter des sanctions pour dissuader les contrevenants aux dispositions de cette loi.