« L'heure n'est pas celle des querelles intestines », c'est le mot d'ordre de l'ancien Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane qui n'a pas hésité à prendre position en réponse aux critiques qu'a reçues l'actuel Chef de l'Exécutif, Saâd Eddine El Othmani, en rapport avec la signature de la déclaration conjointe entre le Maroc, les Etats-Unis et Israël. Alors que c'est lui qui affirmait, le 23 août dernier, lors du Forum national de la Jeunesse du PJD, que "la normalisation était une ligne rouge". S'adressant aux membres du PJD, dans un live posté sur sa page officielle Facebook, ce mercredi 23 décembre, Abdelilah Benkirane a affiché son soutien à son successeur. Invoquant l'intérêt supérieur de la nation, l'ancien chef du gouvernement a appelé ses frères du parti à garder le calme. Son message était clair : « ce n'est pas le moment de la division ». Au sein du parti de la lampe, les membres ne décolèrent pas et certains sont montés au créneau pour appeler à la tenue d'un congrès national exceptionnel et la démission d'El Othmani du secrétariat du parti. Face à cette situation, Abdelilah Benkirane est sorti de son silence, en déclarant que «le PJD est un parti d'institutions qui conduit le gouvernement depuis 2011 et, par conséquent, fait partie intégrante de la structure de l'Etat. Si vous avez des choses à reprocher au Chef du gouvernement, attendez le Conseil national ou le Congrès avant de rendre un jugement précipité». Connu pour ses sorties médiatiques tonitruantes, Abdelilah Benkirane prenait le temps cette fois-ci de choisir ses mots, marquant chaque fin de phrase par de longues pauses. Dans ce contexte, l'ex-chef du parti de la lampe a rappelé l'ampleur de la reconnaissance US de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, en affirmant qu'« évidemment, aucun Marocain ne pourrait être contre cette décision américaine ». Dans une tentative d'expliquer la position du parti sur les relations Maroc-Israël, Abdelilah Benkirane a rappelé que le PJD est contre la normalisation de façon incontestable. « Cela dit, le Maroc sait ce qu'il fait et avance à pas prudents. Certes, le Roi a pris ses décisions, mais il n'a interdit à personne d'exprimer son avis. D'ailleurs, le MUR a déploré cette reprise des relations officielles avec Israël », a-t-il fait savoir. →Lire aussi : Maroc-Israël : Quel impact sur le PJD ? Abdelilah Benkirane ne s'est pas montré contre le fait que les membres affichent leur mécontentement au sujet de la signature de la déclaration conjointe entre le Maroc, les Etats-Unis et Israël par le Chef de l'Exécutif, mais il était catégorique quant au fait de saper la position du secrétariat du parti. Pour l'ancien chef du parti, l'heure est à l'unité, «on ne va pas abandonner notre pays dans de telles circonstances». Il a par ailleurs insisté sur le fait que l'image du pays est en question aujourd'hui et que la seule position du parti est de «soutenir la position royale, car il s'agit d'une formation qui est à la tête du gouvernement». Notons que sur le site web du parti, les responsables de la communication ont essayé de mettre en avant la victoire diplomatique du Maroc ou encore la décision américaine d'adopter la solution marocaine sur le Sahara et d'ouvrir un consulat à Dakhla, en faisant en sorte de diluer tout ce qui se rapporte aux relations Maroc-Israël.