Déjà en plein dilemme politico-idéologique depuis l'annonce du rétablissement des relations entre le Maroc et Israël, le PJD, qui conduit la coalition gouvernementale, plonge un peu plus dans la crise interne. La tension est montée d'un cran quand Saad Eddine El Otmani, secrétaire général du parti de la Lampe, et non moins chef du gouvernement, a signé la déclaration conjointe entre le Maroc, les Etats-Unis et Israël. Pour le PJD qui a toujours rejeté toute forme de normalisation avec l'Etat Hébreu, il y a « scandale à la maison ». Le patron du parti est, ni plus ni moins, poussé vers la sortie. Certains ont même appelé à la tenue d'un conseil national sur la question. Ennemi d'hier, ami d'aujourd'hui ? C'est en tout cas l'impression que donne l'ancien secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane qui a refait son apparition pour appeler les siens au calme et prendre la défense d'El Otmani. Dans un live diffusé ce mercredi soir sur sa page Facebook, Benkirane a appelé « un chat un chat ». « Est-ce que El Otmani pouvait refuser de signer ? », a-t-il interrogé les PJDistes qui ne décolèrent pas. Non, bien sûr, assure-t-il, rappelant que « ce n'est pas le parti qui est en question ici, mais Le pays. Etre dans l'exécutif signifie que l'on fait partie de l'Etat, qu'on adhère à ses positions et qu'on les soutient». Pour lui, «il n'y a pas un Marocain qui ne serait pas avec la reconnaissance de la marocanité du Sahara. Et même si le PJD, en tant que parti politique issu du mouvement islamiste, est contre la normalisation, il est dans l'obligation de soutenir la décision du Maroc ». « Le Roi a pris une décision, mais n'a interdit à personne d'exprimer son avis. Sauf que quand on est le parti qui dirige le gouvernement, il est impératif de se ranger du côté de l'Etat. Ce n'est pas une position personnelle, mais celle de tout un pays », a-t-il dit. Et d'insister : « Le PJD doit appuyer les décisions royales, et ne pas +saper+ les efforts de tout un pays ». Abordant la fronde qui gronde au sein du parti de la lampe, Benkirane a appelé au calme, assurant que le «PJD est un parti d'institutions qui doit régler ses crises de manière interne en respectant ses structures». Mais aujourd'hui, affirme-t-il, la «seule position que nous pouvons adopter c'est soutenir la position royale, car il ne s'agit pas de jouer avec les intérêts de l'Etat».