Un retour à la vie normale dépend grandement de la vaccination d'une grande partie de la population, a affirmé vendredi à Rabat, le président du comité technique national de vaccination, Moulay Tahar Alaoui. Dans une déclaration à la presse, en marge de la réunion du Comité technique national de vaccination, consacrée aux questions à caractère scientifique dans le cadre du lancement de la première phase de la campagne de vaccination au cours des prochaines semaines, M. Alaoui a souligné que le Maroc a su prouver l'efficacité de la vaccination depuis plusieurs décennies, notamment dans sa lutte contre la mortalité infantile, ajoutant que cette fois encore, seul le vaccin permettra à la population d'atteindre une immunité collective. Le responsable a expliqué, dans ce sens, que le vaccin anti-Covid19 permettra d'augmenter la résistance du corps humain à ce virus, précisant que le vaccin « n'est pas un médicament », mais une prévention contre la maladie. Il a, également, affirmé qu'il est impératif de maintenir les gestes barrière malgré le lancement de la campagne de vaccination, en portant le masque de protection, en se lavant régulièrement les mains au savon ou avec une solution hydroalcoolique ou encore en respectant la distance de sécurité. Pour sa part, le ministre de la santé, Khalid Ait Taleb a affirmé que le vaccin anti-Covid19 ne sera pas obligatoire, indiquant qu'une adhésion citoyenne est cependant indispensable pour franchir l'immunité de groupe. S'agissant de la gratuité du vaccin anti-Covid19, le ministre a relevé qu'il sera subventionné par l'Etat, qui prendra en charge la vaccination des personnes démunies et ceux en première ligne, précisant qu'il sera remboursable par les organismes de mutuelles et de sécurité sociale. « Les discussions concernant la gratuité totale du vaccin anti-Covid19 sont cependant toujours en cours au sein du gouvernement », a-t-il ajouté. Concernant la date de lancement de la campagne de vaccination, elle dépend intimement de la visibilité des arrivages, a-t-il fait savoir, affirmant que le gouvernement l'annoncera officiellement en temps opportun en prévoyant les campagnes de sensibilisation et de communication nécessaires pour la réussite de cette opération nationale. De son côté la pédiatre-néonatologiste, membre du comité technique national de vaccination, Amina Barakat a relevé que « le vaccin anti-Covid19 ne représente aucun danger chez la femme enceinte », expliquant qu'il s'agit d'un vaccin inactivé (ou inerte) ayant perdu tout pouvoir infectant. Le vaccin anti-Covid19 ne concerne pas l'enfant de moins de 18 ans, a-t-elle fait savoir, notant qu'aucun essai n'a été pour le moment effectué sur cette tranche de la population et que la maladie ne présente généralement pas de gravité chez les enfants. « Quelque 2.880 points de vaccination ont été mobilisés pour mener à bien le processus de vaccination », a déclaré, pour sa part, le président de la Société marocaine des sciences médicales (SMSM) et de la Fédération nationale de la santé (FNS) et membre du comité national technique de vaccination, Moulay Said Afif, mettant en avant l'expérience remarquable du Royaume dans le domaine de la vaccination. Seront vaccinés en priorité le personnel de la santé, les autorités publiques, les forces de l'ordre, le personnel de l'éducation nationale, ainsi que les personnes âgées de plus 65 ans présentant des pathologies chroniques, a-t-il indiqué, soulignant que ce vaccin sera administré en deux injections (J0 et J21), puisqu'une seule dose ne donnera pas l'immunité souhaitée au corps. « Les concitoyens sont appelés au respect des mesures barrière afin que le système de santé ne soit pas davantage en difficulté », a-t-il relevé, déplorant l'augmentation constante du nombre de cas d'infection, de cas graves et de décès. Le gynécologue-obstétricien, directeur de l'Hôpital de Maternité et de Santé reproductrice les Orangers de Rabat et membre du comité technique national de vaccination, Rachid Bezzad a, quant à lui, déclaré que des études ont été menées pour démontrer l'innocuité du vaccin sur la santé de la personne vaccinée, relevant que le procédé élaboré pour la conception de ce vaccin « 'inactivé » est vieux de 50 ans.