L'Union européenne (UE) a été une nouvelle fois interpelée sur les cas de violation massive des droits fondamentaux en Algérie et invitée à condamner ces actes. «Les autorités algériennes continuent de réprimer la dissidence, utilisant les lois de sécurité nationale pour étouffer la liberté d'expression, violant ainsi les droits les plus fondamentaux. Cela s'est produit sans aucune condamnation explicite de la part du service d'action extérieure de la Commission européenne ou du haut représentant de l'UE pour la politique étrangère et la sécurité», souligne l'eurodéputée María Soraya Rodríguez Ramos dans une question parlementaire adressée au chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. La députée européenne précise dans ce contexte que le respect des droits fondamentaux, y compris le droit à la liberté d'expression et de la presse, constitue pourtant l'une des cinq priorités de l'accord d'association UE-Algérie. Exprimant son inquiétude quant à l'incarcération du journaliste Khaled Drareni qui «illustre la manière dont les autorités algériennes continuent de réprimer la dissidence», l'eurodéputée espagnole rappelle que les experts de l'ONU avaient appelé à l'annulation de la peine et à la libération et à la protection de ce journaliste, en plus d'avoir dénoncé les arrestations et la détention arbitraire de dissidents, de manifestants et de partisans du Hirak. En l'absence d'une réaction de l'UE, la députée européenne se demande si le dialogue politique à venir va condamner la peine injuste prononcée contre Khaled Drareni et va demander sa libération, conformément à la résolution du Parlement européen du 28 novembre 2019 sur la situation des libertés en Algérie. S'interrogeant comment M. Borrell évalue-t-il la situation des droits de l'homme en Algérie, la députée européenne demande au Haut représentant de l'UE quelle stratégie compte-t-il adopter à l'égard de l'Algérie dans le nouveau cadre du Plan d'action pour les droits de l'homme et la démocratie après 2020 ? Des dizaines de journalistes algériens, issus de divers horizons, ont dénoncé récemment un "climat de peur" dans le pays et exprimé leurs "inquiétudes" face à la multiplication des dangers qui menacent les professionnels des médias. "L'exercice du journalisme relève de la mission impossible face à l'oppression et à la peur", dénoncent ces journalistes dans une pétition rendue publique à l'occasion de la Journée nationale de la liberté de la presse (22 octobre). Les signataires de la pétition ont dressé un constat accablant de la situation de la presse dans le pays, marquée notamment par les incarcérations et les menaces.