La Convention nationale du parti démocrate américain démarre ce lundi soir, sous une forme totalement virtuelle, avec comme point d'orgue l'investiture officielle jeudi de l'ancien vice-président Joe Biden pour affronter le président sortant Donald Trump lors de l'élection présidentielle du 3 novembre. En raison de la pandémie de coronavirus, ce moment traditionnellement fort de la campagne présidentielle sera complètement différent des conventions précédentes. L'événement était censé réunir à Milwaukee (Wisconsin) les délégués du parti pour un grand rassemblement électoral mais la Covid-19 qui continue de sévir dans le pays contraint le parti à se mettre totalement à l'ère du numérique. Chaque soir, le programme consistera en une série de discours vidéo en ligne, en partie préenregistrés, prononcés par les figures de proue du parti, dont l'ancien président Barack Obama et l'ex-première dame, Michelle Obama, l'ancienne candidate à la présidence, Hillary Clinton, le sénateur du Vermont Bernie Sanders ainsi qu'un ancien gouverneur républicain de l'Ohio, John Kasich. Biden acceptera officiellement son investiture jeudi dans une salle presque vide dans son fief au Delaware. Faute de l'enthousiasme débordant qu'offre la présence d'un grand public, les réseaux sociaux et les télévisions serviront de canaux pour galvaniser la base du parti, dynamiser sa coalition et captiver l'attention des électeurs encore indécis. En attendant la convention républicaine dans une semaine, le président Trump n'entend pas laisser le champ libre à son adversaire qui a déjà une longueur d'avance dans les sondages. Pour mieux contrer son rival, il entame dès ce lundi une tournée dans plusieurs Etats clés (Swing State), dont le Wisconsin, suivie de la Pennsylvanie, le Minnesota et l'Arizona. La convention démocrate sera une grande tribune aussi pour l'investiture mercredi de la colistière de Biden, la sénatrice noire, Kamala Harris qui doit l'épauler face au tandem Trump-Pence. Si Biden venait à gagner le scrutin, elle sera la première femme à occuper ce poste stratégique. Mme Harris, 55 ans, est la troisième femme seulement de l'histoire des Etats-Unis à être choisie comme colistière d'un candidat à la présidence. Elle aura d'autant plus de poids au vu des manifestations anti-racisme qui émaillent le pays depuis le meurtre de George Floyd fin mai dernier. La question raciale sera aux côtés de l'ampleur de la pandémie et de la santé de l'économie parmi les sujets majeurs qui seront abordés par les démocrates pour marquer leur différence avec l'actuelle administration républicaine. Dans le camp du Grand Old Party (GOP), la convention qui doit désigner officiellement Donald Trump comme candidat à la réélection, est prévue du 24 au 27 août. Pandémie oblige, Trump qui voulait tant un grand rassemblement de campagne à l'image de 2016, se contentera d'un évènement beaucoup plus réduit. Il doit prononcer par visioconférence son discours de nomination à Washington DC, probablement à partir de la Maison Blanche.