Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a condamné, lundi, les débordements survenus pendant les manifestations anti-racisme organisées ce weekend à travers le Royaume-Uni, en réaction à la mort de l'Afro-américain George Floyd, asphyxié par un policier blanc aux Etats-Unis. « Les manifestants ont le droit de protester, mais la violence est une trahison à la cause qu'ils prétendent défendre », a dit le dirigeant conservateur. Des milliers de personnes ont participé à des manifestations contre le racisme dans de nombreuses villes britanniques ce weekend. La majorité des manifestations ont été pacifiques, mais des échauffourées ont éclaté aux abords de Downing Street à Londres et des manifestants ont détruit une statue d'Edward Colston, un marchand d'esclaves du 17e siècle à Bristol, ville du sud-ouest d'Angleterre. La police londonienne dénombre déjà 27 policiers blessés depuis le début de la semaine, tandis que des troubles survenus dimanche à la capitale britannique ont conduit à une douzaine d'arrestations. Idem à Bristol, où la police a confirmé qu'il y aurait une enquête sur les « dommages criminels » de la statue d'Edward Colston, après un déboulonnage spectaculaire de la part des manifestants, qui l'ont arrachée de son piédestal par des cordes, piétinée puis jetée dans le port fluvial, selon des images diffusées par les médias britanniques. Erigée en bronze en 1895 dans une rue portant le nom d'Edward Colston, la statue controversée sera remise au musée plutôt que réinstallée, selon le maire de la ville anglaise au passé esclavagiste. « En tant qu'élu, je ne peux évidemment pas tolérer les dégradations et je suis très préoccupé par les implications d'un rassemblement de masse sur la possibilité d'une deuxième vague » de contaminations de nouveau coronavirus, a déclaré le maire de Bristol, Marvin Rees sur la BBC. De son côté, le chef du parti travailliste de l'opposition, Keir Starmer, a estimé que la statue « aurait dû être retirée depuis des années ». « C'est un homme responsable de l'envoi de 100.000 personnes d'Afrique vers les Caraïbes pour devenir esclaves, dont des femmes et des enfants, avec le nom de sa compagnie sur la poitrine », a dit le leader travailliste, tout en condamnant le déboulonnage illégal de la statue.