Les barrières commerciales, la chute du pétrole, la sécheresse que l'on voit partout dans le monde, les perturbations dans le secteur agricole, la suspension du trafic aérien... ce sont essentiellement les indicateurs d'une éventuelle crise alimentaire. La pandémie de Covid-19 a développé une insécurité alimentaire, surtout dans les pays fragiles, va-t-on vers une « pandémie de famine » ? Dans un rapport intitulé « Impact de COVID-19 sur les chaînes d'approvisionnement, le commerce régional, les marchés et la sécurité alimentaire en Afrique de l'Est », le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) a conclu que « entre 34 et 43 millions de personnes, contre 20 millions avant la pandémie, sont menacées par la faim et la malnutrition en raison des bouleversements socio-économiques provoqués par la COVID-19 ». Les derniers chiffres du PAM ont démontré aussi que cette crise sanitaire menace la vie et les moyens de subsistance de plus de 260 millions de personnes dans les pays à faible et moyen revenu. En particulier, les réfugiés et les pays africains subissent, de plein fouet, le déficit alimentaire causé par la pandémie de COVID-19 et les mesures prises pour faire face à la crise économique, telles que la suspension des flux commerciaux, la limitation des déplacements, la hausse des prix des denrées comme le blé et le riz, la baisse des exportations du carburant (Angola et Nigeria)… toutes ces mesures ont produit des barrières qui se retournent contre la vie des populations et les économies des pays. En effet, l'apparition de ce virus a révélé la fragilité des importantes puissances et des grandes structures, même si la problématique de l'insécurité alimentaire existe depuis des décennies. Dans ce cadre, le chef de la mission humanitaire des Nations unies, Mark Lowcock, a appelé « à une action rapide et déterminée pour éviter les conséquences dévastatrices de la pandémie de COVID-19 en lançant un appel de 6,7 milliards de dollars et un plan mondial actualisé pour lutter contre le coronavirus dans les pays fragiles ». Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé, également, à une mobilisation internationale pour venir en aide à l'Afrique qui fait face aux conséquences sanitaires, économiques et sociales de la crise mondiale de Covid-19, en renforçant principalement, les systèmes sanitaires et les chaînes d'approvisionnement alimentaire.