Le Maroc , sur instructions de Sa Majesté le Roi, à la grande surprise de tout le monde, se retire des Guergarate . Il met fin à une campagne de chantage et met chacun devant ses responsabilités ! Cette décision , à coup sûr, tient à sa volonté de respecter le cessez-le-feu de 1991 et surtout les recommandations d'Antonio Gutteres, secrétaire général des Nations unies. Dans ce qu'on appelle les bruits de bottes bruissant dans ce » non man's land » devenu terreau de l'insécurité et motif à tous les dérapages, y a-t-il un réel risque de guerre? Si le Maroc attire l'attention du secrétaire général de l'ONU avec gravité et fermeté, c'est parce qu'il s'inscrit dans la légalité internationale. Puisque le dossier est entre les mains de l'ONU, c'est à celle-ci de tirer les conséquences du jeu suicidaire de l'Algérie et de ses stipendiés du polisario . Comme en 1963, comme en 1976 ( Bataille d'Amgala) , et jusqu'en 1980-81 ( Bataille de Ouarkziz), avant la construction par le Maroc du Mur de défense, armée algérienne et mercenaires du polisario n'ont cessé d'agresser le Maroc et d'y opérer des incursions répétées. Feu Hassan II ripostait en mettant en œuvre la doctrine de » droit de suite », consistant à chasser par les FAR les éléments du polisario au delà de la zone tampon en évitant toutefois des incursions en territoire algérien qui eurent pu nous taxer de violation et faire de nous des agresseurs. Evidemment, on ne cessera jamais de le dire, le Mur de défense a changé la donne à un moment où, les pétrodollars aidant, le gouvernement algérien avait mis le paquet pour nous mettre à genoux et que notre cher pays était affaibli ! Au Sommet de l'OUA de 1980,tenu à Nairobi, feu Hassan II prit en compte le projet de référendum au Sahara sous condition,et tempéra les ardeurs belliqueuses d'Alger et ses mercenaires. Mais le droit de suite demeurait en vigueur et les FAR étaient constamment à pied d'œuvre! Notre pays prépara les conditions du référendum qu'Alger sabota minutieusement alors qu'elle n'avait cessé de le réclamer. En 1991 le Maroc négocia ainsi mieux et fortement l'accord de cessez-le-feu sous l'égide des Nations unies. Les provocations actuelles du polisario qui n'est que le bras armé du gouvernement algérien ne s'expliquent que par la crise profonde qu'ils vivent et qui vire au cauchemar , leur cauchemar au regard des succès engrangés par le Roi Mohammed VI en Afrique et le repositionnement stratégique qu'il opère. Le projet d'intégrer la CEDEAO achève manifestement de briser les visées complotistes d'un gouvernement algérien aux abois qui persiste à vouloir isoler le Royaume du Maroc et à l'encercler même. En 1963 ce fut les agressions des troupes de Ben Bella , soutenues par Cuba et l'Egypte contre Tindjoub, Ich et Hassi Beida, toutes des villes marocaines et tentèrent de prendre aussi Figuig même ! En 1976 les troupes de Boumediène s'étaient infiltrées à Amgala mais furent prises d'assaut par les FAR qui en firent des centaines de prisonniers ! Le Maroc, en convoquant la presse internationale, démontra aisément l'implication algérienne! Entre 1979 et 1981 ce furent les batailles de l'Ouarkziz, sanglantes et surtout celle de Bir Anzarane en août 1979 où 800 soldats des FAR repoussèrent avec succès quelque 3000 agresseurs du polisario et de l'armée algérienne venus de Tindouf ! La même période vit également le polisario, appuyé par les conseillers algériens, agresser Boucrâa et être repoussés efficacement . Toute l'histoire du conflit du Sahara a été marquée entre autres par l'interminable cycle d'agressions qui, faut-il le rappeler, n'est que la partie visible de l'iceberg de l'expansionnisme algérien. Force nous est de souligner qu'aux provocations algéro-polisariennes , le Maroc choisit de tempérer, préférant prendre à témoin la communauté internationale.Il ne tombe pas dans le piège des provocations et des agissements suicidaires ! Autant il s'inscrit dans le fil du droit international, autant il ne cède pas au chantage ! Sur instructions royales, le Maroc se retire donc de la zone des Guerguerates en application des recommandations du secrétaire général de l'ONU. Le polisario et son commanditaire algérien se résoudront-ils à ce devoir scrupuleux de respecter l'accord de cessez-le-feu de septembre 1991?