Dans une conjoncture marquée par la propagation du nouveau coronavirus, des actes simples de notre vie quotidienne comme aller à l'école, au travail ou rendre visite à ses proches sont considérablement altérés, notamment avec les différentes mesures préventives prises en vue d'endiguer la propagation du Covid-19 dans le monde. Mise en quarantaine de villes ou de pays entier, confinement obligatoire et déclaration d'état d'urgence sont les maitres mots de cette conjoncture qui touche à des domaines vitaux auxquels ont ne pensent pas toujours, à l'instar du don de sang. En ce qui concerne le Maroc, l'état d'urgence sanitaire a été déclaré à partir du 20 mars, la circulation dans le Royaume est depuis conditionnée par l'obtention d'une autorisation de déplacement exceptionnelle auprès des agents d'autorité. La réduction de la circulation des citoyens a eu pour effet néfaste d'accentuer le manque dans les banques de sang. En vue de palier à cela, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a incité ses fonctionnaires à rejoindre les centre de transfusion sanguine en vue de consacrer la culture du don de sang et de consolider les valeurs de la solidarité entre les citoyens, surtout dans cette période difficile. Toujours dans cet esprit, la responsable de communication et promotion au Centre national de transfusion sanguine et d'hématologie (CNTSH) à Rabat, Dr Najia El Amraoui, a assuré dans un entretien accordé à la MAP qu'en plus des procédures d'hygiène habituelles, le centre a instauré des mesures barrières contre la propagation du Covid-19. Le but de ces mesures est de protéger les donneurs de sang, les inciter à faire ce geste de solidarité et aussi protéger l'équipe médicale, a ajouté Mme El Amraoui. « Le centre veille à fournir les bavettes et le désinfectant aux donneurs et au respect de la distance de sécurité d'au moins un mètre entre les donneurs, à la fois dans la salle d'attente et dans la salle de don. En plus, les équipements du centre sont désinfectés tout au long de la journée », a-t-elle abondé. En ce qui concerne l'équipe médicale, composée de médecins et d'infirmiers, le centre fournit une tenue vestimentaire spéciale, désinfectée et à usage unique, a-t-elle poursuivi. Comme d'habitude, le prélèvement de sang est effectué sous l'assistance médicale d'infirmières et d'infirmiers qualifiés dans des conditions d'hygiène strictes et avec matériel de prélèvement stérile et à usage unique, a-t-elle précisé. Toute personne qui veut prendre part à l'acte solidaire de don de sang, doit se conformer aux mesures préventives mises en place par les autorités compétentes et se munir de l'autorisation de déplacement exceptionnelle signée auprès des agents d'autorité, a-t-elle souligné. Les personnes qui ne satisfont pas aux conditions de don de sang doivent s'abstenir, a-t-elle poursuivi, tout en invitant les personnes aptes et en particulier les donneurs réguliers à se manifester. Pour ce qui est des conditions à remplir, le donneur doit avoir entre 18 et 60 ans, peser plus de 50 kg et être reconnu apte suite à l'entretien qui précède le don, a indiqué Dr El Amraoui. Chaque donneur est appelé à remplir un questionnaire qui prépare à « l'entretien prédon », effectué par un médecin afin de dépister les contre-indications au don de sang et de s'assurer que le donneur ne souffre pas de maladies chroniques et n'est pas porteur de maladies transmissibles, notamment le nouveau coronavirus, a-t-elle expliqué. Après le don, les échantillons d'analyse sont transportés dans un laboratoire pour être testés afin de garantir la sécurité transfusionnelle, comme à l'accoutumée, avant de subir des analyses pour définir le groupe sanguin, rechercher des maladies transmissibles et contrôler la qualité du sang. En parallèle avec l'analyse des échantillons, les poches de sang sont, quant à elles, transportées au plateau technique pour être traitées. À l'aide de machines, les différents éléments composant le sang sont séparés en globules rouges, plasma et plaquettes, a-t-elle fait savoir, précisant que ces trois éléments sont stockés selon une température appropriée et pendant une période de temps spécifique jusqu'à transfusion. « Les plaquettes sont stockées pendant 5 jours, les globules rouges pendant 42 jours et le plasma pendant un an. Chaque élément permet de sauver une vie, c'est pourquoi on dit qu'un don de sang peut sauver trois vies », a-t-elle fait valoir. Cet acte noble vient au secours des patients atteints de maladies sanguines héréditaires et de cancer, des personnes atteintes d'insuffisance rénale et d'anémie méditerranéenne (Thalassémie) ou falciforme (Drépanocytose) en plus des femmes victimes d'hémorragie durant l'accouchement ou les victimes des accidents de la circulation. Ainsi, plusieurs caravanes de don de sang et journées portes ouvertes sont organisées occasionnellement au Maroc par les différents centres régionaux de transfusions sanguines pour assurer un approvisionnement suffisant en sang et sensibiliser les citoyens sur son importance. Célébrée le 30 mars de chaque année, cette journée a été instituée en mai 2006 lors de la réunion de la commission maghrébine chargée des médicaments, dispositifs médicaux et autres laboratoires d'analyses et de transfusion sanguine. Au Maroc, le nombre de donneurs de sang sur la période 2012-2018 a augmenté d'environ 38 %, atteignant 321.336 donneurs en 2018, selon des statistiques communiquées par le CNTSH de Rabat. En 2018, le pourcentage des donneurs volontaires a atteint une moyenne nationale de 93 %. Sur la même année, 18 % des donneurs au niveau national ont été des donneurs réguliers. La ville de Fès se situe au top du classement avec 45 % du total de donneurs sur cette ville étant des donneurs réguliers, suivie par Oujda avec 34 % et Ouerzazate avec 30 %, selon la même source.