Le 05 décembre de chaque année, le Maroc célèbre la Journée nationale des donneurs de sang. Le slogan de la campagne cette année est : « Le don du sang est la responsabilité de tous ». Cette journée a pour but de sensibiliser aux besoins de sang et de produits sanguins sécurisés et de remercier les donneurs de sang volontaires de leurs dons qui contribuent à sauver des vies, nous dit un communiqué du Centre nationale de transfusion sanguine et d'Hématologie (CNTSH). Cette journée nationale c'est également l'occasion de rappeler que le Maroc a besoin quotidiennement de 1000 dons par jour pour pouvoir satisfaire les besoins des malades en poches de sang. Le CNTSH dans son communiqué indique qu'au niveau national, le total des dons en 2019 était de 334 510 soit une augmentation de 4% par rapport à 2018 avec un plus de 13 174 dons. Une augmentation de 7% est également notée par rapport à l'objectif fixé en 2019 avec un plus de 24 184 dons. Cette année, le Maroc est en cours d'atteindre le 1% qui est le pourcentage des dons par rapport à la population générale. En 2019 ce pourcentage était de 0.99 %. La moyenne nationale des donneurs volontaires est de 93%, ce qui laisse près de 7% de dons comme dons de compensation. Notre pays est à la limite de l'autosuffisance par rapport à la moyenne des donneurs qui s'établit à 1,2% à l'international. Au Maroc ce sont 345 000 personnes chaque année qui ne rechignent pas à donner de leur sang. Il en faudrait cependant un peu plus de donneurs, surtout par ces temps de pandémie où le besoin en sang se fait sentir crucialement. Cette année nous dit le CNTSH dans son communiqué (depuis le début de l'apparition de la pandémie Covid-19), notre pays a enregistré une diminution importante du nombre de dons de sang, aussi rappelle, le CNTSH, les besoins en produits sanguins persistent au cours de cette période de pandémie qui ne doit être un obstacle aux citoyens pour accomplir leur devoir de don, un geste noble dans le respect des mesures préventives. A cette occasion, le CNTSH encourage également ses partenaires nationaux œuvrant dans le domaine de don de sang à participer en collaboration avec les centres de transfusion à l'élaboration d'un programme national de collectes de sang ciblant pour chaque région l'autosuffisance en produits sanguins. « Aussi dans cet esprit nous tentons à notre niveau de rassurer le citoyen. Nous faisons tout le nécessaire afin de sécuriser au maximum la transfusion : Notre matériel de collecte (seringue etc.) est à usage unique, la distanciation est respectée, les donneurs comme les collecteurs sont soumis au port obligatoire du masque usent de gel hydro-alcoolique à l'entrée comme à la sortie, nos centres sont désinfectés au quotidien », rappelle à ce titre, le Dr El Amraoui Najia, le médecin responsable de la communication et promotion au CNTSH de Rabat. La gestion des réserves de sang est particulièrement délicate car les produits sanguins ont une durée de vie limitée : 42 jours en moyenne pour les globules rouges et 4 à 5 jours pour les plaquettes (les globules blancs sont majoritairement soustraits). Les stocks ou réserves au niveau national n'atteignent pas les fameux sept jours recommandés par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). La situation est telle que notre suffisance se limite au meilleur des cas à 4 voire 5 jours. « C'est pour cela que le système est toujours en tension et particulièrement, dans les grands villes qui disposent de Centres hospitaliers universitaires (CHU) qui s'en ressentent le plus, comme Casablanca, Rabat, Fès, Marrakech, Tanger et Oujda qui ne bénéficient tout au plus, que de quatre jours de réserve » nous disait, il y a de cela un peu plus d'un mois le Dr El Amraoui Najia. « Les besoins de ces villes varient entre 150 et 500 poches par jour, le Maroc a besoin d'au moins 900 dons en sang par jour afin de pouvoir satisfaire tous les malades en exigence de sang », nous expliquait notre interlocutrice qui avait été jointe par Hespress.fr. La mobilisation des donneurs va donc devoir être nécessaire voire s'intensifier, car depuis quelques années, sous l'effet de l'allongement de l'espérance de vie et des progrès de la médecine (certains médicaments sont fabriqués à partir de produits du sang), les besoins s'accroissent. Jusqu'en 2013, ils ont enregistré une croissance de 1 à 3 % par an. Quant aux besoins en globules rouges, ils ont augmenté de 29 % entre 2002 et 2012. Le sang dont aucun traitement ni médicament de synthèse ne peut s'y substituer est un liquide complexe qui assure de nombreuses fonctions. C'est aussi pour cette raison que de nouveaux donneurs sont recherchés en permanence pour avoir suffisamment de dons. La médecine ne peut pas se passer des produits sanguins. Nombre de gens ou patients ont un besoin vital de produits sanguins (greffes, cancers, accidentés, leucémie, drépanocytose.... La chirurgie représente un peu plus d'un tiers des transfusions, les maladies (drépanocytose, cancers…) près de la moitié et les urgences vitales (grands blessés, accidents de la route…) représentent 12% des transfusions. Citoyens, le don du sang est un devoir surtout par ces temps de pandémie ! « Il est certain que cette crise sanitaire due au coronavirus (Covid-19) a impacté la transfusion sanguine. Mais l'on peut dire que la transfusion d'avant n'est pas celle actuelle, surtout en cette période d'après celle estivale et rentrée scolaire, il est une réticence, les gens ayant une appréhension somme toute naturelle ». En fait, nous avait encore dit Madame El Amraoui Najia, « cette situation n'est pas propre qu'à notre pays. A l'internationale, la France le Canada et autres pays sont également marqués par une pénurie des réserves ».