Le Parlement européen organise, demain, jeudi 28 novembre, un débat sur la situation politique en Algérie. Un débat qui devrait être sanctionné par le vote « d'une résolution d'urgence », annonce sur son compte Twitter l'eurodéputé français Raphaël Glucksmann. Le régime algérien dénonce « une ingérence dans les affaires intérieures ». La crise politique de l'Algérie s'invite au Parlement européen. Les eurodéputés devront débattre demain jeudi 28 novembre de l'impasse politique qui sévit dans le pays voisin depuis le 22 février dernier. Le débat sera sanctionné par le vote « d'une résolution d'urgence», a annoncé sur son compte Twitter l'eurodéputé français Raphaël Glucksmann, qui ne cache pas sa position en faveur du mouvement de contestation, le Hirak. «Le Parlement n'a pas eu un mot en session plénière sur un mouvement aussi massif, aussi exemplaire que le Hirak algérien », affirme l'eurodéputé. Et d'ajouter : « Des millions de citoyennes et citoyens manifestent, depuis des mois, chaque semaine et- même plusieurs fois par semaine- pour la démocratie, la justice, la liberté et la dignité ». La réaction du régime algérien ne se fait pas attendre. Il condamne l'initiative du Parlement européen, il y voit « une ingérence dans les affaires intérieures ». → Lire aussi : Limogeage du DG de l'Administration pénitentiaire algérienne «L'Algérie demeure profondément attachée à son rejet du principe de toute ingérence étrangère dans ses affaires internes, quelles que soient les parties qui pourraient en être l'instigateur», a déclaré le chef de l'Etat algérien, Abdelkader Bensalah, lors du Conseil des ministres, tenu mardi 26 novembre. «Que tout un chacun comprenne que le rejet de l'ingérence étrangère est un principe ancré dans la culture politique de l'Algérie, peuple et institutions, et que toute velléité dans ce sens est vouée à l'échec», a-t-il ajouté. De son côté, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Hassen Rabehi dénonce, dans un entretien accordé à l'agence officielle APS, la démarche du Parlement européen. Le responsable algérien adopte un ton virulent. « Les relations de l'Algérie avec l'UE sont des relations stratégiques et très importantes qui couvrent tous les secteurs d'activités. Autant que L'UE et l'Algérie sont conscients de ce caractère stratégique et ne permettraient pas à qui que ce soit de remettre en cause cette qualification stratégique par de simples parlementaires qui se caractérisent par une myopie et qui ne mesurent pas l'importance de ces relations », affirme-t-il. Par Khadija Skalli