Le haut représentant de l'Union européenne (UE) pour les affaires étrangères, Josep Borrell, a été interpellé fin février par un groupe de députés qui «condamnent les intimidations et les attaques» que vivent les défenseurs des droits humains et manifestants en Algérie et réclament «une enquête indépendante contre les responsables des abus contre les manifestants du Hirak». Dans une missive adressée au haut représentant de l'Union européenne (UE) pour les affaires étrangères, les eurodéputés ont «condamné catégoriquement» les récentes vexations dont font face militants et manifestants en Algérie, théâtre depuis le 22 février 2021 du retour du mouvement de contestation populaire inédit, déclenché en 2019. Ils s'interrogent sur le sort de la résolution adoptée à main levée, fin 2019 qui remet en cause les méthodes du régime algérien et réclament «une investigation indépendante sur les exactions contre les droits humains perpétrés par le pouvoir de Tebboune». «Il est temps de montrer que nous sommes solidaires de l'Algérie», avait déclaré l'eurodéputé français Raphaël Glucksmann (S&D, gauche), à l'origine de la résolution. Les eurodéputés s'inquiètent aussi «de la détérioration de la situation des droits de l'homme en Algérie», évoquant l'exemple de Walid Nekkiche, 25 ans, dit avoir été «abusé sexuellement, physiquement et verbalement» par des éléments des services de sécurité pendant une garde à vue. Dans sa résolution, le PE avait exigé au gouvernement algérien d'amender une loi sur les réunions et manifestations, adoptée en 1991 alors que l'état de siège était en vigueur en Algérie, et «s'inquiète» qu'un décret liberticide de 2001 prohibant toute manifestation dans la capitale Alger soit toujours en vigueur. Les parlementaires demandent également la révision d'une loi restrictive sur les associations que des ONG, «non conforme aux normes internationales». L'Algérie voit le retour du mouvement («Hirak») de contestation inédit du régime au pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1962, après une courte pause. Après avoir obtenu en avril le départ d'Abdelaziz Bouteflika, à la tête de l'Etat depuis 20 ans, le «Hirak» exige la dissolution de ce régime et refuse qu'il reste à la tête du pays, qui affronte une grave crise économique et politique