« Le Zimbabwe, qui possède les deuxièmes plus grands gisements de platine et de chrome et le cinquième plus grand de lithium au monde, peut attirer des capitaux d'investissement sur tout le continent, les obstacles au libre-échange et les investissements étant supprimés grâce à la ZLECA », déclare Said Adejumobi, Directeur régional pour l'Afrique australe, de la Commission économique pour l'Afrique (CEA). Telles sont ses remarques prononcées au début d'un forum national de deux jours sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) au Zimbabwe, le 19 juin 2019. Adejumobi indique que l'objectif de devenir un pays de la tranche intermédiaire supérieure d'ici 2030 est réalisable à mesure que la stabilité macro-économique se consolide, que la base d'exportation augmente et que l'économie se diversifie. Une bonne stratégie nationale sur la ZLECA, ajoute-t-il, « avec la mise en œuvre engagée de la stratégie, peut soutenir les efforts du Zimbabwe en faveur du renouveau et de la consolidation économiques ». Le responsable de la CEA félicite le Zimbabwe pour sa démarche audacieuse lors de la ratification de la ZLECA, qui est entrée en vigueur le 30 mai 2019 pour les 24 pays qui ont déposé leurs instruments de ratification. « C'est un pas dans la bonne direction et avec nos efforts d'aujourd'hui et de demain, le Zimbabwe est sur le point de devenir un gagnant de l'initiative de la ZLEC », affirme-t-il. Alors que le Zimbabwe s'efforce d'améliorer ses perspectives économiques après des années de croissance négative, M. Adejumobi souligne que la ZLECA offre une situation de gagnant-gagnant pour les engagements régionaux et mondiaux du Zimbabwe. Il souligne que le Programme de stabilisation transitoire du Zimbabwe « répond aux impératifs de la ZLECA » et que « les objectifs de compétitivité des exportations, d'agriculture intelligente, d'enrichissement et de valeur ajoutée des ressources minérales du pays, de restauration du secteur industriel, de croissance du tourisme et de la promotion d'une économie numérique peut rechercher de la valeur et se traduire dans la ZLECA ». Dans l'intervalle, James Manzou, Secrétaire permanent du Ministère des affaires étrangères et du commerce international zimbabwéen, dit que son Gouvernement a décidé d'élaborer une stratégie nationale de mise en œuvre de l'Accord car « nous nous sommes rendus compte que la ZLECA ne se mettra pas automatiquement en œuvre ». Manzou remercie la CEA d'avoir répondu « à leur appel à une assistance technique et financière pour les aider à élaborer la Stratégie nationale ». Il informe que la Stratégie nationale de la ZLECA devra identifier les avantages comparatifs pour la diversification des exportations et le développement de chaînes de valeur prioritaires afin de soutenir l'industrialisation et de maximiser le potentiel commercial dans le contexte de l'Accord. Il souligne que les questions transversales à prendre en compte dans la stratégie incluent l'intégration de la dimension genre, la jeunesse, les changements environnementaux et climatiques ainsi que les nouveaux développements technologiques. « Le Gouvernement est pleinement conscient des défis auxquels le secteur manufacturier est confronté et comprend les risques potentiels liés à la libéralisation du commerce. Nous avons donc formulé une réserve sur les modalités de la libéralisation tarifaire et nous menons les négociations nécessaires avec les autres Etats membres en vue de ralonger la longue période d'élimination des droits de douane à 15 ans au lieu de cinq ans pour les pays en développement, conformément aux modalités adoptées ». Pour sa part, Khauhelo Mawana, Expert principal sur les Règles d'origine de l'Unité de soutien de la ZLECA de la Commission de l'Union africaine, déclare que le Forum national sur la ZLECA est une étape cruciale pour préparer le secteur privé à s'investir dans la ZLECA. « Nous soutenons pleinement vos efforts pour réunir tous les acteurs du commerce afin de déterminer comment ils peuvent tirer parti de ce grand marché à travers le continent », dit-il. Mawana félicite les Communautés économiques régionales (CER) et les partenaires de l'UA, tels que la CEA, qui ont apporté une contribution précieuse à la réalisation de la ZLECA. « En l'occurence, la CEA aide les Etats Membres à élaborer des stratégies nationales dans le cadre de la ZLECA qui devront leur permettre de tirer pleinement parti des avantages de ladite Zone. Nous les remercions du soutien qu'ils ont apporté à la Commission de l'Union africaine, ainsi qu'aux Etats membres », déclarea-t-il. Intitulé « Accroître la croissance industrielle et commerciale grâce à la ZLECA », le forum est organisé par le Ministère des affaires étrangères et du commerce international du Zimbabwe en partenariat avec le Bureau sous-régional de la CEA pour l'Afrique australe (BSR-AA), la Commission de l'Union africaine (CUA) et le Centre africain pour la politique commerciale (ACPC).