Samedi 18 Mai 2019 a eu lieu la rencontre à Milan de douze partis nationalistes européens. Etaient présents notamment Matteo Salvini Secrétaire général du parti d'extrême droite la Ligue du Nord, Marine Le Pen Présidente du Rassemblement national, et Geert Wilders du parti de la liberté des Pays-Bas. Cette rencontre avait pour but de créer une alliance des douze partis nationalistes en vue des élections européennes qui auront lieu du 23 au 26 Mai 2019. L'objectif après les élections européennes est de créer un Groupe au sein du Parlement européen qui représenterait la troisième force, après le groupe du parti populaire européen et le groupe socialiste. Lors de cette rencontre, les thèses de l'extrême droite européenne ont été largement abordées. C'est ainsi qu'il a été fait référence aux racines chrétiennes de l'Europe, poussant le représentant du parti de la liberté des Pays Bas à lancer « Basta Islam », tandis que Salvini a déclaré « qu'une religion qui dit qu'une femme vaut moins qu'un homme ne pourra jamais faire la loi chez moi ». L'autre thème principal est la lutte contre l'immigration, qui selon Marine Le Pen « menace la sécurité, les comptes sociaux et les valeurs de la civilisation ». Le troisième élément est le refus d'une Europe fédéraliste, d'où la nécessité de construire une Europe des Nations et des coopérations. Il s'en suit une meilleure protection des frontières, une politique économique moins libérale, et un rééquilibre des pouvoirs au niveau des nations, notamment sur le plan budgétaire. → Lire aussi : Elections générales sud-africaines 2019: Quel impact sur le Maroc ? Les chances de constituer un groupe important au sein du Parlement européen par les partis d'extrême droite sont minces. Tout d'abord, tous les partis de cette mouvance n'étaient pas présents à Milan, notamment le parti Fidesz hongrois de Viktor Orbán qui refuse toute alliance avec Marine Le Pen. Les partis Pis Polonais et Vox espagnol ne partagent pas non plus les vues du Rassemblement national. Des divergences existent également entre les partis nationalistes sur la discipline budgétaire et la répartition des migrants en Europe. De même la droite autrichienne, bavaroise et finlandaise est en désaccord avec les thèses de Salvini. Enfin, les rapports avec la Russie sont divergents entre la Ligue et le Rassemblement national d'une part, qui sont favorables à un rapprochement avec ce dernier pays, et les anciens partis communistes européens. Les enjeux des élections européennes sont importants pour les pays sud-méditerranéens, étant donné les liens très forts qu'ils entretiennent avec l'Union européenne sur le plan politique, économique, culturel et sécuritaire. D'autre part, une importante communauté musulmane vit en Europe où ses droits doivent à tout pris être sauvegardés. Aussi, faut-il espérer que les partis d'extrême droite européens restent minoritaires au sein du Parlement européen. On ne peut qu'encourager, afin de contrer les formations d'extrême droite, les partis centristes ou écologistes comme la majorité présidentielle en France, qui se sont engagés dans cette voie. Rappelons que pour la législative 2014-2019 huit groupes politiques ont été constitués au niveau européen qui sont par ordre d'importance : * Le Groupe du parti populaire européen (PPE) qui réunit la plupart des partis de droite et centre droit. * L'Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D) où figurent les partis qui représentent la social-démocratie. * L'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe (ADLE) qui réunit les partis favorables au libéralisme et qui sont pro-européens. * Groupe Europe des Nations et des libertés (ENL) qui réunit les partis de droite et d'extrême droite qui sont anti-européens. * Le Groupe des conservateurs et réformistes européens (CRE) qui réunit les partis de droite eurosceptiques. * Le Groupe des Verts/Alliance libre européenne (Verts/ALE) qui rassemble les partis écologistes européens. * Le Groupe confédéral de gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique GUE/NGL qui regroupe les partis de gauche de tendance socialiste, anti-libéral et anti-capitaliste. * Le Groupe Europe de la liberté et de la démocratie directe (ELDD) qui regroupe les partis souverainistes.