La 13e réunion du « Dialogue 5+5 sur la Méditerranée occidentale », qui se tient ce vendredi à Marseille sous la co-présidence de la France et du Maroc, a pour objectif de construire un modèle de développement partagé, y compris sur le changement climatique, puisque la COP 22 se déroulera au Maroc en novembre, a indiqué le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault dans un entretien publié au journal « La Provence ». M. Ayrault, qui copréside cette réunion avec son homologue marocain Salaheddine Mezouar, a souligné que cet espace de dialogue, qui réunit les ministres des Affaires étrangères des pays des deux rives de la Méditerranée occidentale, permet d'évoquer tous les défis touchant cette région, au premier rang desquels la lutte contre Daech et contre la radicalisation. « Il s'agit des crises régionales, mais aussi des enjeux d'avenir, des attentes de la jeunesse en matière de formation et d'insertion », a-t-il dit, notant qu'en améliorant leurs perspectives, ils seront moins enclins à prendre le chemin de l'exil au péril de leur vie ou à se radicaliser. « Nous chercherons aussi à consolider des pistes communes en réponse à la question migratoire », a affirmé M. Ayrault, mettant l'accent sur la nécessité pour les pays du Dialogue 5+5 de renforcer leur coopération avec le gouvernement libyen d'entente nationale, qui reçoit l'appui de la communauté internationale pour permettre à ce pays de retrouver la paix et la stabilité. Il a rappelé, à cet effet, que le Sommet entre l'Europe et l'Afrique sur les migrations, tenu l'année précédente à La Valette, a permis d'adopter un plan d'action qui prévoit de s'attaquer aux causes profondes des migrations et aux déplacements forcés de population, notant que ce volet, qui concerne le développement, est extrêmement important. « Notre objectif est à la fois de lutter contre les migrations irrégulières, de sauver les gens en mer, mais aussi d'avoir une ambition pour le développement à moyen terme des pays d'origine et de transit, à travers de nombreux projets concrets », a-t-il souligné, relevant que seule l'augmentation des moyens consacrés à l'aide publique au développement est à même de permettre à la jeunesse africaine de se construire un avenir chez elle. Sur un autre registre, le chef de la diplomatie française a estimé que la lutte contre la radicalisation doit se faire par le biais de programmes en matière de prévention et de lutte contre ce fléau, ainsi que par un dialogue responsable avec tous les pays confrontés à ce phénomène. « Il ne s'agit pas d'imposer un modèle, mais il y a des valeurs communes : les libertés d'expression, de conscience et de religion font partie des fondamentaux. Sur cette base, à chacun de trouver sa voie », a-t-il conclu. Créée en 1991, cette instance regroupe l'Espagne, la France, l'Italie, Malte et le Portugal au nord de la Méditerranée, l'Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie au sud. Les crises régionales, notamment celles qui bouleversent la Syrie, la Libye, le Sahel ou le Proche-Orient, ainsi que la lutte contre le terrorisme et la radicalisation sont au cœur de la 13e réunion du « Dialogue 5+5 sur la Méditerranée occidentale ». Face au terrorisme qui frappe les deux rives de la Méditerranée, le dialogue 5+5 exprimera la solidarité des Etats de la Méditerranée occidentale pour faire front commun contre Daech et lutter contre la radicalisation. Les attentes de la jeunesse (mobilité, formation et emploi) seront évoquées également par les ministres. Elles doivent être prises en compte non seulement sur le plan économique, mais aussi sur les plans politique, social et culturel.