La formation des enseignants est un projet d'importance majeure dans le chantier de réforme du système de l'éducation et de la formation en cours de mise en œuvre, a affirmé le ministre de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Said Amzazi. « L'enseignant est le véritable pilier de ce système éducatif d'où la nécessité de le valoriser, l'accompagner et croire en ce qu'il fait », a souligné le ministre qui s'exprimait lors une conférence organisée, jeudi soir à Fès, par l'Institut des Hautes Etudes de Management (HEM) de Fès sur le thème « l'école au cœur du débat ». « Nous ambitionnons de lancer des formations sur cinq ans pour chercher des gens qui ont la véritable vocation au métier de l'enseignant », a-t-il précisé. Les bénéficiaires, a ajouté M. Amzazi, suivront un programme de formation de trois ans couronné par l'obtention d'une licence en éducation, leur donnant droit à la poursuite de leur qualification dans les Centres régionaux des métiers d'éducation et de formation et dans les établissements d'enseignement pendant deux ans. La réforme du système de l'éducation est un chantier à la fois « vaste » et « passionnant » dans la mesure où elle commence dès le jeune âge (4 ans), a-t-il dit, mettant l'accent, dans ce cadre, sur la nécessité de généraliser un enseignement préscolaire de qualité et conforme aux standards internationaux pour réussir l'école de l'avenir. → Lire aussi : Les AREF décident d'abandonner le système de recrutement par contrat M. Amzazi a détaillé sa vision quant à cette réforme en cours, laquelle concerne, entre autre, la diversification de l'offre pédagogique, le renforcement des programmes sociaux, la promotion de l'ingénierie linguistique avec un intérêt particulier aux langues étrangères, la réduction des disparités entre le monde rural et périurbain en matière de scolarisation, la création des écoles communautaires et le développement de la numérisation. Selon lui, la réforme des programmes pédagogiques repose sur l'adoption de nouveaux modes d'apprentissage comme la lecture précoce et l'approche actionnelle (approche projetée sur des situations de la vie réelle) ou syllabique (un apprentissage associant les lettres de l'alphabet aux syllabes qu'elles forment) pour les langues arabe et française au primaire, ainsi que le développement de l'apprentissage des mathématiques et des sciences. Abordant la problématique des enseignants contractuels, le ministre a indiqué qu'il s'agit là d'une question de gouvernance dans la mesure où les académies régionales ont désormais l'autonomie administrative et financière, qui leur permet de recruter leurs ressources humaines. Pour faire face à la surcharge des classe, notamment, « Il y a eu un effort considérable ayant permis le recrutement de 70.000 enseignants en moins de 4 ans », s'est félicité le ministre. « Jamais une loi de finance n'aurait permis autant de postes budgétaires », a lancé le ministre, pour qui, le système de contractualisation adopté entre 2016 et 2018 et le statut du personnel des académies désormais mis en œuvre ont permis à ces entités régionales de se doter de leurs propres ressources humaines. Et de conclure que toutes les conditions sont réunies aujourd'hui pour mener à bien ce chantier de réforme visant à créer une école publique ouverte, moderne et productrice d'élites. Cette conférence s'inscrit dans le cadre du cycle de débat « Les Décideurs en Question », organisé par HEM et qui accueillent les décideurs et les leaders politiques pour débattre de questions d'actualité.