Président du GPBM et du groupe BMCE Bank of Africa, Othman Benjelloun a pris part, ce mardi 19 février à Rabat, à la journée intitulée Euromoney Morocco Conférence organisée par le groupe éponyme. A cette occasion, il a prononcé un important discours à la teneur financière, économique, sociale voire civilisationnelle sur le débat en cours sur le thème du « nouveau modèle de développement » postulé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Voici le texte de son intervention : Monsieur le Gouverneur, Excellences, Mesdames, Messieurs, « Nous sommes heureux d'associer le secteur bancaire marocain à cet événement qu'organise, pour la première fois au Maroc, le Groupe de publication internationale Euromoney. Nous saluons la pertinence de cette initiative que nous avons choisi de soutenir, d'autant que la thématique de notre rencontre porte sur un sujet d'intérêt éminemment important aux yeux des plus hautes autorités marocaines, en même temps qu'elle représente une nécessité de notre temps. Je fais référence à la thématique du Nouveau Modèle de Développement et comment le bâtir au Maroc : c'est une nécessité dictée par l'accélération de l'histoire, à la faveur des immenses progrès de la Technologie, dans un environnement mondial de plus en plus contrasté, mêlant tensions politiques, commerciales et sécuritaires. Mes propos introductifs représentent d'abord un témoignage. C'est un témoignage qui reflète le positionnement singulier et éminemment important dans le paysage économique, du secteur bancaire et financier marocain. Sa force et sa résilience trouvent leurs sources dans : * la qualité des Ressources Humaines le composant ; * l'intensité et la diversité des investissements y consentis ; * dans la nature des législations et réglementations, établies à l'état de l'art, des environnements financiers les plus matures ; * dans la qualité des actionnaires représentés dans le capital des institutions financières ; * Enfin, la force et la résilience de notre secteur bancaire au Maroc trouvent leur source dans l'intelligence des rapports prévalant au sein de la Communauté Bancaire et avec les Régulateurs, au premier rang desquels, la Banque Centrale. Nous portons témoignage que ce Nouveau Modèle Economique ne peut être tout à fait une rupture par rapport à l'existant. Car, en tant qu'opérateurs et citoyens, nous témoignons que prévalent au Maroc depuis plusieurs années déjà, un environnement de liberté, des libertés publiques et économiques, un environnement de modernité. Ces avancées placent le Maroc, aux yeux de la communauté internationale et au sein des pays en développement, comme : 1. un exemple de constance et de persévérance, 2. un exemple de pertinence et de justesse de ses choix économiques et politiques, 3. un exemple de stabilité géostratégique. Le Nouveau Modèle Economique dont plusieurs facettes sont prévues d'être déclinées au cours de cette journée, devrait inclure l'ensemble des dimensions d'infrastructures : * d'abord, les infrastructures physiques, le pays ayant réussi à bâtir, en deux décennies, ce qu'il n'a pu réaliser précédemment en plusieurs décennies. Nous en voulons pour preuve ces exceptionnelles réalisations portuaires, aéroportuaires et terrestres, ces infrastructures phares comme Tanger Med, ou le TGV, ces réalisations, en cours, dans le domaine des énergies renouvelables comme les installations solaires ou de dessalement d'eau de mer, parmi les plus importantes au monde. Les chantiers à accélérer Le Nouveau Modèle Economique, devra inclure, davantage qu'il ne l'a fait jusqu'alors, la dimension d'infrastructure immatérielle, en consolidant celle placée au cœur de ce dispositif immatériel, à savoir, la Banque et la Finance. Les chantiers à accélérer à cet effet devront davantage porter sur l'approfondissement de la finance désintermédiée, celle des marchés de capitaux. Des chantiers à accélérer portent sur l'élargissement de l'utilisation d'un puissant véhicule de financement et de gouvernance, que représente le Capital Développement dans toutes ces composantes. Il s'agit, notamment, de hisser vers le secteur formel, le tissu dense mais fragile, des Petites et Moyennes Entreprises. → Lire aussi : BMCE Bank of Africa remporte le prix de la "Banque Africaine de l'année 2018" Excellences, Mesdames, Messieurs, Le Nouveau Modèle de Développement à bâtir concernera une « économie plus propre », faisant un usage optimisé des ressources, notamment, hydriques et faisant appel aux énergies renouvelables. Les composantes de cette « économie verdissante et soutenable dans la durée'', celle qui préserve les intérêts des générations futures, se conjugueront à des composantes immatérielles additionnelles : ce sont celles de l'économie du savoir, de l'économie de la connaissance et de l'économie du Digital. Elles représentent une exceptionnelle opportunité pour le Maroc, d'accélérer son rythme de développement, en incubant des sociétés technologiques, prêtes à digitaliser des pans entiers de l'économie, quel que soit le secteur concerné. L'économie de la connaissance et du savoir, l'économie verdissante : voilà où se trouve le gisement des emplois d'aujourd'hui et de demain. Ce sont des emplois pouvant être occupés par une jeunesse ayant soif d'épanouissement dans son travail, ayant soif de modernité, une jeunesse connectée au monde dont les rêves et la perception de ce monde, ne se limitent pas aux seules frontières du Maroc, ni même du continent. Le Nouveau Modèle de Développement est à la portée de notre pays. Il est atteignable et réalisable, sans grand délai. C'est notre Conviction. Il est à la portée, parce qu'en premier et en dernier ressorts, il s'agit d'abord d'une volonté portée par notre Souverain qui en trace les contours et en porte la force et la légitimité. Une vocation de HUB et de pont multilatéral Ce Nouveau Modèle de Développement est à la portée de notre pays parce que, là également, le Maroc a bâti sa stratégie sur une vision aux termes de laquelle il a vocation d'être un Hub, un pont et une plateforme de production et d'exportation entre l'Europe, les Amériques, l'Asie et le Continent Africain. A cet égard, l'initiative ''One Belt One Road'' lancée en 2013 par la République Populaire de Chine à laquelle le Maroc a adhéré recèle de grandes opportunités d'échanges et d'investissements entre cette puissance planétaire et l'Afrique par le canal du Maroc. L'impact sur l'économie marocaine peut être alors incommensurable sur la décennie et les décennies à venir ! Ce Nouveau Modèle de Développement est à la portée du Maroc parce que notre pays se trouve, précisément, sur un Continent riche de ses femmes et de ses hommes, riche de ses talents et de sa jeunesse, riche par la diversité de ses ressources naturelles et celles, décisives en ce 21ème siècle, que représentent l'eau et les énergies renouvelables. Ce Continent, c'est l'Afrique, l'Afrique est et sera davantage à l'avenir, un puissant et résilient moteur de croissance pour l'économie mondiale. Ce Nouveau Modèle de Développement est à la portée du Maroc parce qu'il y a, précisément, un alignement stratégique des opérateurs économiques publics et privés. En tout cas, en leur sein, se trouve le secteur financier, également porteur d'une vision, celle d'être d'accompagnateur efficace de l'économie réelle aux termes de stratégies de long terme. Le secteur bancaire au Maroc montre, à travers l'importance des projets qu'il finance, son engagement dans la bancarisation et l'inclusion financière au Maroc et à travers ses implantations africaines, sa capacité d'investir durablement au-delà des frontières, son accompagnement des entreprises marocaines dans leur développement à l'étranger. En définitive, il illustre son engagement au service de son pays et de l'Afrique. Ce sont là, Excellences, Mesdames, Messieurs, de solides et durables atouts nous laissant croire que ce Maroc a vocation à représenter, au cours de ce siècle, l'exemple d'un métissage réussi de cultures publiques et privées, une terre de paix et du mieux vivre ensemble, une terre fructueuse de rencontres et une terre hospitalière d'investissement. »