Les réformes politiques introduites au Maroc depuis les années 1990 représentent une "success story" dans le monde arabe, a indiqué M. Michael Willis, titulaire de la Chaire de SM le Roi Mohammed VI pour les études méditerranéenne au Middle-East Center relevant du Saint Antony's College d'Oxford. "Ces réformes uniques dans la région arabe ont eu un impact positif, balisant le chemin pour le renforcement des libertés publiques et l'organisation d'élections honnêtes et transparentes", a dit M. Willis, lors d'une conférence organisée mardi soir au siège de la London School of African and Oriental Studies (SOAS). Le chercheur a relevé que le Maroc est désormais considéré en Occident comme étant le pays le plus important dans la région arabe en termes de réformes politiques, a-t-il dit, rappelant une étude, réalisée en 2004 par le groupe britannique, The Economist, qui a placé le Maroc en tête des pays arabes dans ce domaine. Des rapports de ce genre ont suscité un intérêt de plus en plus accru au sujet des réformes engagées au Maroc, a-t-il fait remarquer, avant de rappeler les différentes étapes que le Maroc a franchies dans le cadre de ce processus de réformes. Fort des institutions politiques qu'il a mises en place depuis l'indépendance, le Maroc a amorcé ces réformes au début des années 1990 dans le cadre d'un consensus national, a-t-il dit, soulignant que cet élan allait se renforcer après l'accession de SM le Roi Mohammed VI au Trône. Le chercheur britannique s'est, par ailleurs, attardé sur les élections législatives de 2007, relevant que le scrutin a démontré que le Maroc est résolument engagé sur la voie de la démocratisation. Les observateurs internationaux qui ont suivi cette opération électorale ont relevé le climat de transparence et de responsabilité qui a marqué le processus électoral dans sa totalité ainsi que les efforts consentis par les pouvoirs publics pour encourager les citoyens à participer massivement. La presse marocaine, qui demeure l'une des plus dynamiques dans le monde arabe, a suivi l'opération, a indiqué M. Willis, soulignant qu'à l'instar des grandes démocraties, le leader du parti politique qui s'est classé premier à l'issue du scrutin a été désigné au poste de Premier ministre. "Il s'agit-là d'un pas important dans le processus de libéralisation politique et de démocratisation", a-t-il dit, soulignant que ces efforts ont eu le mérite de présenter le Maroc comme "un oasis de stabilité" dans la région. Ces progrès ont incité l'Union européenne à accorder au Maroc un statut avancée, a poursuivi le chercheur, qui a établi un parallélisme entre l'évolution politique au Maroc et en Grande-Bretagne, deux pays qui optent pour le pragmatisme dans la conduite de leurs processus politiques. Et le chercheur de souligner que la diversité qui caractérise le Maroc notamment sur les plans politique, culturel et religieux demeure un point fort qui épargne au pays les dérives que plusieurs pays ont connues. "Le Maroc a beaucoup à apprendre au monde extérieur dans ce domaine", a-t-il dit, soulignant le dynamisme de la société civile marocaine qui joue un rôle important notamment dans les domaines de l'environnement et des droits. Il a, par ailleurs, souligné l'importance des grands projets de développement lancés au Maroc, citant notamment le projet Tanger-Med, estimant que ces efforts suscitent un grand optimisme et montrent que le pays est résolument tourné vers le changement. La conférence, marquée par la participation de plusieurs chercheurs et journalistes, a été organisée par le Conseil pour la promotion de la compréhension arabo-britannique (CAABU).