L'Islam requiert, au même titre que les autres religions, une organisation respectant le cadre, les principes et les fondements des sociétés d'accueil, a affirmé le Secrétaire général du Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger (CCME), M. Abdellah Boussouf. "La présence de l'Islam en Amérique du nord interpelle instamment les membres et les élites de la communauté marocaine établis au Canada à développer des approches répondant aux impératifs d'interaction avec les sociétés d'accueil", a souligné le secrétaire général du CCME, lors d'une série de rencontres, vendredi et samedi, avec des membres de la communauté marocaine établie à Montréal. A cette occasion, M. Boussouf a mis l'accent sur la capacité des Musulmans à vivre leur foi en harmonie avec le cadre référentiel propre au pays d'accueil, appelant le Musulman à vivre en harmonie avec les gens du livre tout en manifestant un intérêt pour le dialogue entre les religions. Lors de ces rencontres avec des responsables chargés des lieux de culte musulmans ainsi qu'avec des acteurs culturels et cultuels à Montréal, le débat s'est focalisé notamment sur les différentes expériences d'exercice du culte, d'enseignement de l'Islam dans le pays d'accueil et de la gestion des affaires du culte musulman. L'apprentissage religieux et la formation des cadres religieux requièrent, à ses yeux, une attention toute particulière si l'on aspire à une bonne organisation du domaine cultuel, à l'amélioration de l'encadrement de ses adeptes et à une meilleure connaissance de ses fondements et de ses valeurs. Les Musulmans sont capables de gérer la question de l'unité confessionnelle de façon indépendante, a estimé M. Boussouf, ajoutant que le pays d'accueil doit jouer un rôle pour aider à l'organisation du champ cultuel sans intervenir dans les questions de fond. "Nous avons un devoir d'explication de l'Islam et de la pratique religieuse, comme nous devons approfondir nos contacts avec la société d'accueil et améliorer l'éducation des générations à venir", a-t-il dit, insistant sur la nécessité de s'impliquer réellement dans la vie active "en assumant nos devoirs et en défendant nos droits". Il a, à cet égard, plaidé pour un discours adapté aux questions posées par le monde d'aujourd'hui, invitant les membres de la communauté marocaine à défendre l'image de leur pays d'origine, qui a "entrepris des réformes audacieuses dans plusieurs domaines".