Le groupe haraki à la Chambre des Conseillers s'est félicité, vendredi, des aspects positifs contenus dans la déclaration du Premier ministre, M. Abbas El Fassi, devant cette Chambre, relevant en même temps certaines limites de l'action gouvernementale. Lors de la séance plénière consacrée à l'examen de la déclaration gouvernementale, présentée mardi dernier, le président de ce groupe, M. Abdelhamid Saadaoui, s'est félicité des mesures préventives adoptées par le gouvernement pour endiguer les effets de la crise mondiale, soulignant toutefois des obstacles qui entravent toujours l'action des investisseurs, telles les difficultés pour l'acquisition ou la location des terrains industriels viabilisés ou la cherté des taux d'intérêt. A ce propos, M. Saadaoui a estimé que la politique des institutions bancaires n'est pas au diapason de la politique du gouvernement, qui vise à alléger le problème du chômage et impulser le rythme de croissance économique, ajoutant que les banques maintiennent des taux d'intérêt élevés au détriment du secteur productif et des petites et moyennes entreprises qui représentent 90 pc du tissu productif national. D'autre part, a ajouté M. Saadaoui, le gouvernement a reconnu que la création d'un climat propice à la dynamisation de l'économie nationale, à la réalisation du développement durable et au drainage des investissements est tributaire d'une réforme de la justice, afin d'instaurer un système judiciaire efficace, équitable, crédible et honnête. Il a également salué les efforts du gouvernement pour améliorer la gouvernance, préserver l'environnement et renforcer les politiques régionales en vue de promouvoir le monde rural et l'équilibre territorial, exprimant son soutien à l'action du gouvernement en matière de renforcement de la décentralisation et de consécration de la démocratie locale. Toutefois, le conseiller s'est interrogé sur les moyens de renforcer la décentralisation sans un transfert effectif des prérogatives et sur l'utilité de nommer des directeurs régionaux et provinciaux sans délégation de pouvoirs qui relèvent de l'administration centrale. Il a appelé, dans ce sens, le gouvernement pour promulguer le texte relatif aux fonctionnaires régionaux et des textes régissant les propriétés de la région et l'organisation des cours régionales des comptes, ainsi que la création d'une caisse de compensation et du développement régional. La réforme et la moralisation de l'administration, a ajouté M. Saadoui, appellent à davantage d'efforts pour que cette institution soit à la hauteur des aspirations entant que levier des investissements et symbole d'un service public efficace, à travers une administration citoyenne, de proximité et répondant aux inquiétudes des citoyens. En somme, une administration qui met en pratique le nouveau concept d'autorité et de la politique de proximité, a-t-il dit.
Abordant le volet culturel et partant des spécificités du Mouvement Populaire et sa profonde conviction quant à la juste cause amazighe et son rôle dans l'édification d'une société démocratique, le groupe haraki a noté que ''le gouvernement n'a pas réussi à relever le défi de rendre justice à la culture amazighe, entant que langue, identité et civilisation, et de son intégration dans les programmes culturels et d'enseignement et dans les différents plans sectoriels''. Cette approche, a ajouté le groupe haraki, demeure en deçà du saut qualitatif et historique matérialisé par le discours Royal du 17 octobre 2001 à Ajdir. Le groupe haraki a insisté sur la nécessité de procéder à une réforme globale du secteur de l'information, eu égard à son rôle dans les domaines politique et des droits de l'Homme et dans la formation et l'encadrement de l'opinion publique. Il a salué les efforts déployés par le gouvernement au plan social, appelant à l'adoption de mesures courageuses et urgentes pour rattraper le retard accumulé dans plusieurs domaines dans le monde rural et les périphéries des villes. A propos de la Caisse de compensation, dont le budget est passé de 4 milliards de dirhams à 13,4 milliards en 2007 et à 20 milliards cette année, M. Saadaoui a insisté pour réformer cet établissement, afin de faire face à la cherté de la vie et à la hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires de première nécessité et ce, en orientant l'action de la Caisse vers l'appui aux catégories défavorisées. Pour lui, la problématique du chômage reste un défi social majeur qui ne peut être relevé qu'à travers une véritable réforme du système de l'éducation et de l'enseignement, pour que les filières de la formation universitaire soit conformes aux besoins et mutations de l'économie nationale, tout en accordant une attention spéciale à la recherche scientifique. Enfin, le groupe haraki s'est dit fier des réalisations du Maroc dans le domaine des droits de l'Homme, appelant le gouvernement à promouvoir la nouvelle génération des droits de l'Homme, tels les droits linguistiques, culturels, économiques et sociaux, et ne pas les limiter aux seuls droits politiques.