L'Algérie qui fournit un soutien inconditionnel au +polisario+, veut créer un "Etat lige" au Sahara pour servir ses rêves hégémoniques dans la région, a affirmé, le sociologue marocain Mohamed Cherkaoui. "L'Algérie veut avoir une domination totale sur l'Afrique du Nord en créant un Etat lige annexe" a souligné Cherkaoui devant un parterre personnalités du monde la politique, de la presse, de la culture et de la diplomatie lors d'une conférence tenue, vendredi soir au Cercle des Beaux Arts à Madrid, sous le thème "Conflit du Sahara, régionalisation et le modèle espagnol des communautés autonomes". Pour le pr.Cherkaoui, la question du Sahara fait partie des instruments utilisés pour servir le rêve hégémonique, nourri par le pouvoir algérien depuis la période de la guerre froide, ajoutant qu'Alger bloque, depuis des décennies, toute solution à la question du Sahara, obnubilé en cela par ses rêves de domination de la région subsaharienne et de l'Afrique du Nord. L'Algérie n'a jamais renoncé à ses rêves de devenir une puissance régionale en Afrique du Nord et contrôler les pays du Sahel et a toujours cherché à affaiblir le Maroc en créant une entité non viable au Sahara, qui lui serait inféodée, a encore souligné l'auteur du livre "Le Sahara, liens sociaux et enjeux géostratégiques". SM le Roi Mohammed VI a présenté en 2007 une proposition sérieuse, à savoir l'octroi d'une autonomie élargie aux provinces du Sud comme base de discussion pour régler le conflit du Sahara, au moment où les autres parties préfèrent camper sur les positions du passé et faire la sourde oreille à la proposition marocaine, a relevé le Pr. Cherkaoui. IL a affirmé que les liens historiques et sociaux entre le Maroc et les populations sahariennes sont confirmés par les données juridiques, démographiques, sociales et économiques, ajoutant, à cet égard, que la solution de l'autonomie renvoie également à l'allégeance renouvelée chaque année par toutes les tribus sahariennes aux Souverains marocains et qui les rattachait politiquement au Royaume du Maroc. Par ailleurs, le pr. Cherkaoui, qui est directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS-France), a mis en exergue l'importance du projet de régionalisation avancée, annoncé en janvier dernier par SM le Roi, pour la consolidation et le renforcement de la démocratie au Maroc. La régionalisation avancée aidera à consolider la démocratie et à faire émerger de nouvelles élites dans les différentes régions, a-t-il précisé, estimant que cette démarche doit être accompagnée d'un transfert de compétences et de ressources financières et humaines pour que les régions remplissent leurs nouvelles fonctions dans les meilleures conditions. "La solution préconisée dans le discours prononcé par SM le Roi lors de l'installation de la Commission consultative de la régionalisation (CCR) n'interdit aucune audace intellectuelle. Seulement sont considérées comme intangibles l'Unité du pays, le régime monarchique garant de cette unité et la religion", a dit le pr.Cherkaoui également membre de la CCR. L'histoire récente de la régionalisation dans le Royaume remonte, selon le sociologue marocain, au lendemain de l'indépendance avec le découpage communal de 1959 et la première charte communale de 1960 qui a reconnu à la commune une compétence générale de principe, rappelant que la charte instituée en 1976 a attribué de très larges compétences au pouvoir local, ce que les amendements apportés à ce texte en 2008 ont confortées, en droite ligne de la volonté politique du Maroc d'approfondir et d'affermir la démocratie locale. Pour sa part, Fernando Olivan Lopez, secrétaire général du Forum hispano-marocain des juristes, a souligné que le projet de régionalisation lancé par le Maroc constitue un défi important qui permettra au Royaume d'aller de l'avant dans l'édification d'un Etat moderne. Lors de sa présentation de cette conférence, M. Olivan, également professeur de Droit constitutionnel à l'Université Computense de Madrid, a salué la création de la CCR qui constitue le début d'un projet structurant qui va marquer un tournant dans la gouvernance territoriale au Maroc, a-t-il dit.