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Kénya-faune : Anciens braconniers pour traquer des ex-compères
Publié dans MAP le 13 - 05 - 2010

De "dévastateur" de la faune, Kimwaru Muiru, cet ancien braconnier, dirige, en dénicheur endurci, son groupe au milieu des buissons pour traquer les présumés ex-compères.
Les braconniers ont toujours eu des longueurs d'avance sur les rangers du service kenyan de la faune (KWS) et rares sont les occasions où ces derniers leur tombent dessus. Et dans ce cas, ça se règle, le plus souvent, par les échanges de tirs et des vies perdues, affirme Edwin Kiago qui a été "obligé", en mars dernier, avec ses hommes d'abattre trois braconniers tanzaniens.
Ils connaissent tous les coins, recoins, couloirs, gorges et caniveaux de la dense brousse où ils "s'enterrent" dans l'attente de leurs proies ou pour éviter les patrouilles, concède Kiago, un ranger, après avoir expliqué au groupe de traqueurs comment utiliser le GPS pour la localisation.
Un premier contingent de 43 anciens braconniers "gradués" portant des uniformes de jungle est détaché, en petits groupes, dans la sauvegarde et la préservation de la faune du parc Tsavo (sud), plus grand du pays avec 20.567 km2 de savane volcanique primitive.
Des scouts formés aussi dans l'éco-tourisme, les méthodes modernes d'agriculture et la gestion de projets hydrauliques pour qu'ils gagnent décemment leurs moyens de subsistance.
"Ils sont par centaines ceux qui, jadis dépendant du braconnage, joignent cette initiative lancée par des ONG et coordonnée par le KWS ", se félicite Kiago.
Les bandes de braconniers professionnels, souvent bien armés, constituent la plus grande menace pour la faune. Plusieurs animaux sont passés de l'abondance à l'extinction notamment les rhinocéros dont les cornes sont les plus prisées pour l'illusion qu'ils sont aphrodisiaques.
La situation est aussi aggravée par les effets de la sécheresse, les croyances locales, les activités humaines, l'augmentation de la population, la fragmentation des terres et l'empiétement sur les réserves naturelles qui exacerbent les conflits hommes-animaux.
Au parc Amboseli, 120 km au nord-ouest, la population des herbivores a chuté de 60 pc en trois années de sécheresse avec un pic de près de 71 pc de déclin pour les zèbres (de 15.328 à 4.432 individus) et un déclin de 61 pc pour les buffles (588 à 231 individus).
La pauvreté pousse également à la destruction de la biodiversité. Les éleveurs, qui tuent les prédateurs s'attaquant à leur troupeau, et les agriculteurs, qui luttent contre le "fléau" des pachydermes détruisant ou mangeant leur récolte, tentent ainsi tant bien que mal de défendre leur bien alors que les charbonniers, abattent les arbres et démolissent, pour leurs combustible et moyens de subsistance, l'habitat naturel de plusieurs espèces.
"Ces jeunes ont seulement besoin de formation en discipline de groupe, la jungle ils la connaissent comme leurs poches", estime Isaac Ogole, "expert" et coordonateur de ce projet puisqu'étant lui-même un ex braconnier. Convaincu qu'il peut rendre un grand service à sa région en conservant la faune plutôt qu'en la décimant, il s'y est investi corps et âme en commençant par enrôler ses ex-compères.
Ils sont dorénavant 200 ex braconniers de Taveta, point névralgique pour le commerce de la viande de gibier aux frontières avec la Tanzanie, qui ont déposé leurs flèches et armes afin de se consacrer à ce défi. Ils ne sont plus perçus comme des "renégats".
Talkie-walkie pendant à sa ceinture, Muiru et son groupe partent dans leur mission de baptême de feu. La patrouille, "force d'appui et de renforts pour le KWS", a pour principale tâche de détecter les braconniers, les bêtes blessées mais aussi à saisir et récupérer les "trophées" (cornes de rhinocéros, défenses d'éléphants et peaux) ou viandes des gibiers.
Muiru "le commandant " était tombé, nez à nez dans l'une de ses expéditions en savane, avec les rangers en pleine clairière mais a réussi à échapper en donnant libre court à ses jambes abandonnant sa prise. " Ce jour, j'aurai facilement battu le record du monde du 10.000m ", avoue-t-il.
Et puis, il a failli y laisser sa peau, une autre fois, quand il avait été chargé par un buffle. C'était le tournant. A 16 ans, il avait aiguisé " son instruction" par la chasse de lièvres avant de passer à plus grand, aux zèbres dont la chair, pour les coutumes locales, aurait des vertus médicinales contre la malaria. Maintenant, il est " contre toute forme de cruauté contre les animaux ".


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