Le 03 mai de chaque année, la communauté internationale célèbre la Journée mondiale de la liberté de la presse pour promouvoir l'importance et la nécessité d'une presse, non seulement libre, mais aussi indépendante dans l'établissement d'une démocratie et rendre un vibrant hommage aux journalistes qui s'évertuent à accomplir leur noble mission, parfois au risque de leur vie. Cette journée se veut ainsi l'occasion de stimuler le débat parmi les professionnels des médias sur les problèmes qui touchent la liberté de la presse et l'éthique professionnelle, comme elle vient nous rappeler l'importance du droit de savoir en tant que clé d'autres droits fondamentaux et un gage de plus de transparence, de justice et de développement. -Par Maria Laaroussi- De surcroit, les possibilités qu'offrent les médias de favoriser le dialogue, la compréhension mutuelle et la réconciliation ont de tout temps été mis en exergue et constitué des thèmes de cette Journée célébrée partout dans le monde. En effet, l'UNESCO, en tant que seule organisation du système des Nations Unies ayant pour mandat de défendre la liberté d'expression et la liberté de la presse, a placé la compréhension mutuelle et le dialogue par le biais des médias au centre de sa mission. L'Acte constitutif de cette organisation onusienne, adopté en novembre 1945, précise ainsi que l'Organisation "favorise la connaissance et la compréhension mutuelle des nations en prêtant son concours aux organes d'information des masses" pour "faciliter la libre circulation des idées par le mot et l'image". Rappelons que la Journée mondiale de la liberté de presse s'enracine plus loin dans l'histoire des Nations Unies. En effet, il est stipulé dans l'Article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'Homme de 1948 que "Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit". +"La liberté d'information, le droit de savoir"+ "La liberté d'information, le droit de savoir", est le thème suggéré cette année par l'Unesco à la communauté internationale pour la célébration de cette Journée. "Cette Journée mondiale de la liberté de la presse, qui a pour thème la liberté d'information, vient nous rappeler l'importance de notre droit de savoir", indique Mme Irina Bokova, directrice générale de l'UNESCO, dans son message à l'occasion de la célébration de cette journée qui souffle cette année sa 17-ème bougie. La liberté d'information, souligne-t-elle, est le principe selon lequel les organisations et les gouvernements ont le devoir de communiquer ou de rendre facilement accessibles les informations qu'ils détiennent à quiconque souhaite en prendre connaissance, en vertu du droit du public d'être informé. Le droit de savoir est la clé d'autres droits fondamentaux, et le gage de plus de transparence, de justice et de développement. Avec la liberté d'expression, qui lui est complémentaire, il est l'assise même de la démocratie, précise-t-elle. "Nous n'avons pas forcément conscience d'exercer notre droit de savoir, mais chaque fois que nous ouvrons un journal, que nous allumons la télévision ou la radio à l'heure des informations, ou que nous nous connectons à Internet, la qualité de ce que nous voyons ou entendons repose sur l'accès de ces médias à des informations exactes et à jour", affirme-t-elle. La directrice générale de l'UNESCO a, par ailleurs, rappelé qu'en 2009, l'organisation a condamné les meurtres de 77 journalistes, dont la plupart ne couvrait pas de conflits, mais des sujets locaux, invitant "tous ceux qui célèbrent la Journée mondiale de la liberté de la presse partout dans le monde à observer une minute de silence en mémoire des journalistes qui ont payé de leur vie notre droit de savoir" et appelant les gouvernements, la société civile, les médias et chacun à se mobiliser aux côtés de l'UNESCO pour promouvoir la liberté d'information dans le monde entier. + Prix mondial de la liberté de la presse "UNESCO-Guillermo Cano 2010 + Chaque année, pour la même occasion, le Prix mondial de la liberté de la presse "UNESCO-Guillermo Cano" est décerné à un journaliste ou à une organisation ayant contribué de manière notable à la défense de la liberté d'expression. Cette année, c'est la journaliste chilienne Monica Gonzalez Mujica qui a remporté ce Prix qu'elle recevra le 3 mai lors de la célébration de la journée à Brisbane, en Australie. "Dans sa vie professionnelle, Monica Gonzalez Mujica a fait preuve de courage en éclairant la partie sombre du Chili. Elle incarne l'esprit même de cette récompense", a déclaré M. Joe Thloloe, président du jury. Considérée comme une véritable héroïne de la lutte contre la dictature dans son pays, Monica Gonzalez Mujica a enquêté sur les violations des droits de l'Homme au Chili et sur les activités financières du général Augusto Pinochet et de ses proches. Depuis 1990, date du retour de la démocratie au Chili, Gonzalez Mujica exerce en tant que reporter et rédactrice en chef. Elle dirige également le Centre de journalisme et d'investigation de Santiago depuis 2007 et organise des ateliers sur le journalisme d'investigation dans plusieurs pays. Pour l'année 2009, le Prix mondial de la liberté de la presse a été décerné à titre posthume au journaliste sri-lankais, Lasantha Wickrematunge.