L'expérience des réseaux associatifs marocains en France montre qu'"il n'y a pas de contradiction entre l'intégration des migrants dans le pays d'accueil et le maintien de leurs liens avec le pays d'origine", a souligné, jeudi soir à Paris, le chercheur français Thomas Lacroix, de l'International Migration Institute (Université d'Oxford). "Leur intégration dans le pays d'accueil leur a permis d'avoir accès à des ressources publiques pour monter des projets de développement dans leur pays d'origine", a-t-il confié à la MAP, en marge d'une rencontre sur la question d'intégration des migrants. Lors de cette rencontre, ce spécialiste de la migration, qui a travaillé beaucoup sur le cas marocain, a mis en avant différents projets de développement (électrification, construction d'écoles, alphabétisation, activités génératrices de revenu etc.) réalisés au Maroc, grâce à l'action de ces réseaux, en particulier dans le sud marocain, "l'une des anciennes zones de migration vers la France et l'Europe en général". L'action des réseaux de migrants marocains a gagné en maturité à travers le temps, à la faveur de l'évolution de la composante migratoire et d'un contexte politique favorable dans le pays d'origine, a-t-il indiqué. L'Etat marocain, a-t-il précisé, encourage la société civile et les associations d'émigrés en particulier à concrétiser leurs projets dans le cadre d'une approche de codéveloppement, ce qui leur a permis de professionnaliser leurs structures en s'orientant à la création d'ONG à même de mobiliser les bailleurs de fonds. Le chercheur a également mis l'accent sur la contribution de la jeune génération de migrants et des compétences marocaines établies à l'étranger qui ont apporté de nouvelles méthodes de travail à l'action associative.