L'orchestre symphonique des jeunes d'Andalousie a ouvert, jeudi soir, la 10ème édition du Printemps musical des Alizés, qui a réussi le défi de créer, au fil des années, un rendez-vous des amoureux de la musique classique. A la place de Bab El Menzeh et devant des mélomanes de tous âges, plus de 150 chanteurs ont gratifié le public par des rythmes envoutants de chants classiques et de concerts d'anthologie. Dirigé par Michael Henry Thomas, l'orchestre est un projet du ressort de l'Entreprise publique de gestion de programmes culturels qui relève du ministère de la culture andalou. Sa création est doublement motivée par la volonté d'offrir une éducation musicale aux jeunes en vue de leur épanouissement personnel, ensuite par la formation des jeunes musiciens qui veulent embrasser cette carrière soit en tant que solistes ou membres d'une formation chorale. L'un des cachets particuliers de cette édition organisée par la Fondation des Alizés est sans conteste la forte présence de jeunes talents qui ont reçu une formation à l'académie musicale des Alizés avec l'encadrement de professeurs européens de renommée internationale. L'un des temps forts de ce rendez-vous festif est également la présence distinguée du Chœur des Trois cultures, un ensemble vocal de la Fondation des Trois cultures de Séville (Espagne), regroupant des jeunes de différents nationalités et confessions et chantant en arabe, latin et hébreu sous la direction de chefs prestigieux. Parallèlement à ces incursions dans le domaine de la musique contemporaine, le Printemps musical invite à un voyage au cœur de l'univers magique de la musique espagnole du moyen âge, créant ainsi un espace où toutes les musiques classiques anciennes ou actuelles ont leur place, se rencontrent et cohabitent harmonieusement. Pendant trois jours, à Dar Souiri, à l'Alliance franco-marocaine et sous le chapiteau de Bab El Menzeh, sextuor à cordes, quatuor, lieder et airs d'opéra vont se succéder en puisant leur inspiration dans les répertoires de Brahms, Berlioz, Mozart, Bizet, Schonberg, entre autres. Une programmation inattendue qui va donner une tonalité et une dimension inédites à cette édition hors normes. Pour la première fois, en effet, le Festival des Alizés va faire une place de choix au chant classique arabe et à sa musique avec des moments rares dédiés à Mohamed Abdelwahad, Oum Keltoum, Abdelhalim Hafez et à quelques airs choisis dans le riche répertoire maghrébin judéo-arabe. Edition d'anthologie donc mais aussi édition d'exception et de reconnaissance avec l'hommage que rendra le Printemps des Alizés au regretté Mohamed Boudrar, un chef-d'orchestre trop tôt disparu mais qui, dès les années 1970, avait su imposer son empreinte et enrichir la scène musicale marocaine de son talent très vite reconnu par ses pairs et par les critiques les plus exigeants de la grande musique. Initié en partenariat avec la Fondation des Trois cultures et l'association Essaouira-Mogador, ce festival qui se poursuivra jusqu'à samedi se veut un moment privilégié de rencontres et un rendez-vous destiné à sceller la proximité entre les peuples de la Méditerranée, particulièrement entre le Maroc et l'Espagne. Etaient présents à la cérémonie d'ouverture, M. André Azoulay, Conseiller de SM le Roi et président fondateur de l'association Essaouira-Mogador, le gouverneur de la province, M. Nabil Kharroubi, ainsi que d'autres invités et personnalités du monde de l'art, de la littérature et de la musique. Cette fête musicale est ouverte gratuitement au grand public.