Le statut avancé accordé au Maroc par l'Union européenne (UE) "représente une feuille de route" qui élargit les relations entre les deux partenaires, estime le think-tank britannique, The Economist Intelligence Unit (EIU). Le think-tank revient, dans son rapport du mois d'avril sur le Maroc, sur le premier sommet UE-Maroc, tenu en mars dernier en Espagne, rappelant que le Maroc a été le premier pays dans la région à avoir obtenu, en octobre 2008, un statut avancé dans le cadre de la politique de voisinage de l'UE. "Le gouvernement (marocain) est déterminé à renforcer davantage son partenariat économique et politique privilégié" avec l'UE, indique l'EIU, relevant que les relations entre les deux partenaires focalisaient dans le passé sur le commerce dans le cadre de l'Accord d'association conclu en mars 2000 et la Politique européenne de voisinage (PEV), un plan de cinq ans adopté en juillet 2005. Le statut avancé établit de nouveaux objectifs dans trois domaines principaux, indique le think-tank britannique, précisant que sur le plan politique, ce mécanisme se fixe comme objectifs de mettre en place en 2010 une commission parlementaire conjointe maroco-européenne, permettre au Maroc d'accéder au Centre Nord-Sud du Conseil de l'Europe, renforcer la coopération sur les questions de l'immigration et ériger la région du Sahel en zone prioritaire dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la radicalisation. Au niveau de l'intégration du Maroc au sein du marché commun, le statut avancé prévoit la convergence entre les deux partenaires au niveau de la réglementation, la conclusion et la mise en œuvre rapide d'un accord sur la coopération agricole, l'intensification des négociations sur la libéralisation du commerce, l'amélioration de la connexion avec les réseaux transeuropéens en particulier dans les secteurs du transport et des réseaux énergétiques, indique l'EIU. S'agissant de la dimension humaine, le groupe britannique indique que le statut avancé encourage les échanges culturel, éducationnel et scientifique ainsi que la promotion des consultations mutuelles entre les sociétés civiles. Se référant au communiqué conjoint ayant sanctionné les travaux du sommet UE-Maroc, le think-tank indique que pour concrétiser ces objectifs, les deux parties ont convenu que l'UE "doit augmenter d'une manière significative son aide au Maroc durant la période allant de 2011 à 2013". Le Maroc "est déjà le plus grand bénéficiaire dans la région des fonds européens alloués aux pays concernés par la politique de voisinage", indique le groupe, ajoutant que le Maroc et l'UE engageront en 2010 une réflexion au sujet de la forme d'une nouvelle relation contractuelle devant remplacer l'Accord d'association.