La conférence ministérielle africaine sur la météorologie (AMCOMET) a décidé de créer un bureau au sein de la conférence composé de cinq membres représentant autant de régions du continent. Ce bureau, mis sur pied sur proposition du Maroc, a été établi en tant que mécanisme destiné à favoriser le développement de la météorologie et de ses applications, a déclaré, vendredi, à la MAP M. Mustapha Geanah, secrétaire général du département de l'Eau au terme des travaux de cette rencontre qui s'est tenue depuis lundi à Nairobi. Le bureau sera composé d'un président, de trois vice-présidents et d'un rapporteur représentant les régions du continent (nord, ouest, est, centrale et australe) et devra représenter la conférence durant les inter sessions. Le Maroc a été élu membre de cet organe ainsi que du groupe spécial (Task Force) chargé de proposer pour la prochaine session de la conférence les aspects institutionnels et les méthodes de travail de l'AMCOMET. Plusieurs pays africains souffrent de problèmes liés au manque des équipements, de financement, d'entretiens et de ressources humaines à même de permettre aux services météorologiques d'accomplir pleinement leurs missions d'où la nécessité pour les ministres en charge de ces services d'en assurer le développement et de les doter de ressources et de statuts adéquats. Au Maroc, la météorologie nationale a bénéficié d'une attention particulière et est dotée des équipements de haut niveau et de ressources humaines compétentes, une compétence reconnue mondialement puisqu'il est le seul pays non européen membre du centre européen de la prévision à moyen échéance, a indiqué M. Geanah. Durant les deux dernières années, le Maroc a connu des précipitations exceptionnelles causant des inondations mais cette situation a été bien gérée avec un minimum de dégâts grâce à la qualité et la portée des prévisions de la météo, ce qui a permis au pays d'être cité comme modèle dans la mise en place et la gestion des systèmes d'alerte précoce, a-t-il poursuivi. La météo nationale a aussi développé une politique de proximité donnant aux usagers un outil d'expression des besoins et d évaluation des prestations météo et ce à travers le conseil d'évaluation et d'orientation, a-t-il indiqué . Cette première conférence des ministres de tutelle de la météo a examiné les capacités météorologiques des pays du continent en vue de tenter de relever les défis et de contrer les effets néfastes du changement climatique. Elle visait à sensibiliser les responsables des gouvernements de l'importance du rôle de la météo notamment dans la protection des vies et des biens et de l'accompagnement au développement des activités socio-économiques, a ajouté M. Geanah. Les services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN) du continent doivent être considérés comme des acteurs majeurs du développement étant donné que tous les secteurs (agriculture, énergie, tourisme, transports, santé et gestion de l'eau) sont concernés. Mais, la couverture assurée par le réseau d'observation météorologique en Afrique est huit fois inférieure au minimum recommandé par l'OMM et moins de 200 stations météorologiques automatiques répondent aux exigences de l'organisation en matière d'observation contre plusieurs milliers en Europe, en Amérique du Nord et dans certaines régions d'Asie, selon l'organisation mondiale de la météorologie (OMM).