"Le mécanisme d'examen périodique universel (EPU) du conseil des droits de l'homme de l'Onu : évaluation provisoire" est le thème d'une table ronde organisée lundi à Montréal avec la participation du Maroc. Le choix du Royaume pour participer à cette rencontre est "une reconnaissance du rôle que le Maroc a joué dans l'établissement du Conseil des droits de l'Homme en tant que facilitateur pour l'EPU et une reconnaissance de cette continuité de contributions substantielles, politiques, de modération et d'engagement ", a confié à la MAP l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations unies à Genève, M. Omar Hilale. Le diplomate, qui a été l'invité de l'Observatoire mondial des droits humains relevant du Centre de recherche en droit public de l'Université de Montréal, a ajouté que ce choix est également "une consécration de ce rôle sur la scène internationale, en tant qu'acteur actif et de rassemblement et aussi de l'ouverture du Maroc et son engagement stratégique en matière de promotion et de défense des droits de l'Homme au Maroc". Le choix du Royaume est aussi "une reconnaissance des avancées notables réalisées par le Royaume sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI dans le domaine des droits de l'Homme et des libertés fondamentales, de l'ouverture et de dialogue", et "un soutien à la politique des grands chantiers de SM le Roi, dont l'INDH et le dialogue avec les partenaires voisins, régionaux et internationaux", a ajouté M. Hilale. Lors de son intervention sur la thématique de l' "EPU : évaluation provisoire", le diplomate a indiqué que le suivi des recommandations et conclusions de l'examen périodique universel est une étape fondamentale pour le succès de ce mécanisme en raison de l'impact direct de la mise en oeuvre des recommandations sur la protection et le renforcement des droits de l'Homme sur le terrain. "D'où l'importance pour les membres du Conseil des droits de l'Homme d'examiner les voies et moyens de s'assurer que ces recommandations soient effectivement mises en oeuvre. Ce qui requiert impérativement un partenariat Etat, Société civile, Conseil des droits de l'Homme et haut commissariat aux droits de l'Homme", a expliqué M. Hilale. Selon le diplomate marocain, "la promotion et la protection de tous les droits de l'Homme partout dans le monde s'est effectivement améliorée depuis la mise en place de l'EPU". Pour M. Hilale, "les effets positifs de ce mécanisme novateur destiné à renforcer le système onusien des droits de l'homme, commencent à se faire sentir, laissant présager l'avènement d'un déterminisme de tous les intervenants étatiques, sociétés civiles et agences onusiennes à la mesure de la noble cause des droits de l'Homme". Il a ajouté que les enseignements tirés des sept sessions de l'EPU ont démontré que ce mécanisme est un outil nécessaire du fait qu'il donne une nouvelle impulsion aux efforts de la communauté internationale en faveur de la protection et la promotion des droits de l'homme dans le monde. L'ambassadeur a souligné que "le deuxième cycle sera une phase déterminante pour chaque pays en vue de prouver l'effectivité de son action" Et d'ajouter que "plus jamais aucun pays ne pourra se permettre de se dérober de ses obligations contractés dans le cadre de l'EPU", qui " aura déjà réussi le défi de la mondialisation des droits de l'Homme". Les autres panélistes ont, de leur côté, discuté de l'EPU comme système tout en s'interrogeant sur son avenir. Ils ont appelé à préserver ce mécanisme de toute politisation ou instrumentalisation qui pourraient le détourner de sa vocation première consistant à veiller au respect et à la promotion des droits de l'Homme. Tirant les enseignements préliminaires au terme du premier cycle de l'EPU, les panélistes ont fait remarquer que ce mécanisme a révélé que les défis en matière des droits de l'Homme sont une préoccupation universelle et une responsabilité de chaque Etat membre de la Communauté internationale. Les modalités accessibles aux Etats ont permis, à ce jour, l'examen de 112 pays membres des Nations unies, ont-ils rappelé, soulignant que tous les Etats membres de l'ONU auront normalement subi cet examen avant le premier janvier 2012. Selon les intervenants, ce premier tour de l'EPU a néanmoins démontré l'existence d'un certain nombre d'aspects qui nécessitent d'être améliorés et renforcés, appelant notamment à rationaliser le procédé des recommandations de l'EPU. L'examen périodique universel est un nouveau mécanisme créé par une résolution de l'Assemblée générale (mars 2006), qui a mis en place le Conseil des droits de l'homme. Il permet d'évaluer sur la fois d'informations objectives et fiables, le respect par chaque Etat de ses obligations et engagements en matière de droits de l'homme, rappelle-t-on. Cette rencontre s'est déroulée en présence notamment de Mme Souriya Otmani, Consule générale du Maroc à Montréal, de professeurs universitaires, chercheurs et hommes politiques.