Les leaders politiques au Royaume-Uni ont décidé, pour la première fois dans l'histoire du pays, de recourir aux nouvelles technologies de l'information (NTIC) pour communiquer avec l'électorat et le séduire. En effet, l'ambiance s'annonce différente des précédents scrutins. Des politiciens de tous bords font appel aux réseaux sociaux Facebook et Twitter ou encore au site de la vidéo en ligne You Tube pour conquérir des millions de jeunes électeurs accros aux NTIC. Les politiciens britanniques ont finalement pris conscience de la puissance et de l'influence de ces réseaux devenus partie intégrante de la vie sociale de millions de Britanniques. Le Premier ministre sortant et chef du parti travailliste, Gordon Brown, n'a pas manqué au lancement officiel de la campagne électorale de relever l'importance des nouvelles technologies, lui qui compte généraliser la connexion haut débit à toutes les tranches de la société. "Internet transforme notre monde de fond en comble. Il permet de doter le peuple d'un pouvoir qu'il n'a jamais eu", a-t-il dit. En 2005, la campagne électorale était encore des plus conventionnelles possibles. Une poignée de blogs qui couvraient les élections en plus des sites des grands médias locaux. YouTube avait à peine deux mois et Twitter et Facebook n'avaient pas encore vu le jour. Or, après le succès de la stratégie électorale en ligne de Barack Obama notamment à travers Tweet Congrès, une version britannique a été lancée sous le nom de Tweetminster où plus d'une centaine de députés sont inscrits pour échanger directement avec leurs électeurs. Selon une étude menée par le site de Tweetminster, 111 députés sur 646 de la chambre sortante sont sur Twitter dont 65 du parti travailliste, 23 du parti libéral démocrate et 16 du parti conservateur. L'étude indique, toutefois, que les Conservateurs sont "plus efficaces pour la communication verticale" que leurs rivaux des deux autres partis. Selon le co-fondateur de Tweetminster Nardelli Alberto, "le nombre des députés utilisant Twitter est appelé à augmenter de façon significative dans la perspective des prochaines élections prévues le 6 mai. Entre janvier et mars, 16 députés de plus ont rejoint les rangs des Tweeters. Les Conservateurs demeurent ceux qui se sont le plus inspirés du modèle Obama. A l'instar de la page lancée par le chef de l'Etat américain Mybarackobama.com, les Tories ont lui ont emboîté le pas et mis au monde Myconservatives.com pour ensuite donner naissance au site Mydavidcameron.com. Sur Facebook, la page du parti conservateur est la plus populaire, David Cameron comptant à lui seul 20.441 fans contre 5.299 pour Brown et 5.044 pour le chef des Libéraux-démocrates, Nick Clegg. Cette tendance désormais affichée des chefs de partis pour les nouvelles technologies de l'information ne réduit aucunement l'importance des médias traditionnels qui demeurent une partie importante de l'équation. Certes, les politiciens essaient d'intéresser la tranche d'âge la plus importante des électeurs (18-25 ans) qui sont plus dirigés vers les médias en ligne, mais les journaux, chaînes de télévisions et radios continuent de définir l'ordre du jour de ces échéances.