Des cinéastes marocains, réunis dimanche au Caire dans le cadre d'une conférence sur la réalité et les perspectives du cinéma marocain, ont plaidé pour une implication effective du secteur privé pour assurer une large distribution du film marocain dans le monde arabe, notamment en Egypte. Intervenant lors de cette conférence, organisée en marge de la semaine du film marocain, le réalisateur Chakir Lakhlifi a insisté sur la nécessité de l'ouverture des Egyptiens sur d'autres expériences cinématographiques, comme celle du Maroc. Tout en rappelant l'histoire du cinéma marocain, qui vient de fêter son 50ème anniversaire, le cinéaste a souligné que le cinéma est un art qui puise sa force et sa richesse essentiellement dans l'image, en faisant allusion aux reproches selon lesquelles la question du langage utilisé (dialecte) est la principale cause qui entrave la distribution des oeuvres cinématographiques marocaines en Egypte. Dans ce sens, il a relevé que l'organisation de davantage de manifestations et de semaines culturelles et cinématographiques marocaines en Egypte ainsi que le recours au doublage et au sous-titrage sont de nature à contribuer à surmonter la question du langage utilisé dans les films. Pour sa part, l'actrice marocaine, Sanaa Mouziane, a mis l'accent sur la "renaissance que connaît le cinéma marocain au cours des dernières années", rappelant la qualité des productions cinématographiques qui ont raflé des prix dans plusieurs festivals internationaux à travers le monde, ainsi que le nombre de plus en plus croissant des films produits chaque année. Tout en déplorant les difficultés de distribution rencontrées par le film marocain en Egypte, elle a préconisé une diffusion des productions marocaines par les chaînes de télévisions locales en vue de rapprocher et faire connaître la culture et le dialecte marocains au citoyen égyptien. L'actrice marocaine a appelé aussi à la réalisation de productions conjointes pour surmonter les difficultés de distribution du film marocain en Egypte. L'actrice marocaine Karima Badaoui a, quant à elle, qualifié de "riche" le cinéma marocain qui reflète différentes tendances et régions du Royaume, insistant dans ce sens sur le rôle du secteur privé pour assurer une large distribution de ces productions. Elle a aussi plaidé pour des partenariats avec des sociétés de production dans le monde arabe et la réalisation de productions conjointes pour renforcer les efforts déployés par le Centre Cinématographique Marocain. L'ouverture de cette semaine, à laquelle a assisté l'ambassadeur du Royaume au Caire, Mohamed Faraj Doukkali, a été marquée par la projection du film "en attendant Pazolini" de Daoud Aoulad-Syad. Le programme de cette manifestation, organisée par l'ambassade du Maroc au Caire avec l'objectif de mettre l'accent sur les expériences réussies du cinéma marocain, sera ponctué également par la projection d'"Islamour" de Saad Chraibi, "les anges de Satan" d'Ahmed Boulane, "Où vas-tu Moshé?" de Hassan Benjelloune et "la beauté éparpillée" de Hassan Zinoune, ainsi que "Ali Zaoua" de Nabil Ayyouch. Selon les organisateurs, cette manifestation permettra d'informer le public égyptien de l'essor qu'a connu le cinéma marocain au cours de la dernière décennie.