Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Taïb Fassi Fihri, a assuré que le Maroc, qui demeure attaché à l'édification de l'Union du Maghreb arabe et à l'intégration maghrébine, est déterminé à parvenir à un règlement consensuel de la question du Sahara, dans le cadre de l'Initiative d'autonomie. Dans un entretien publié samedi par le quotidien qatari "Al Watan", le ministre a affirmé que le Maroc est disposé à poursuivre les négociations pour parvenir à un règlement définitif et durable à la question du Sahara marocain. La position marocaine a été communiquée à l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross, lors de sa dernière visite dans le Royaume, a rappelé M. Fassi Fihri, soulignant que l'Initiative marocaine d'autonomie est sur la table des négociations. Toutefois, a-t-il dit, "nous ne pouvons pas rester les mains liées". Il a, à cet égard, rappelé l'installation par SM le Roi Mohammed VI de la Commission consultative de la régionalisation (CCR) appelée à élaborer un projet marocain de régionalisation, soulignant que la régionalisation avancée dénote une volonté de développer le pays en matière de gouvernance territoriale et locale. Le ministre a, d'autre part, déploré le fait que l'Algérie et le Polisario n'aient pas réagi favorablement à la résolution 1871 et aux autres décisions du Conseil de sécurité, qui ont appelé les parties au conflit à faire montre de réalisme et d'esprit de compromis et à coopérer pour parvenir à un règlement négocié de ce conflit, "ce qui implique que le Maroc et l'Algérie doivent examiner, directement et de manière bilatérale, la question du Sahara marocain", a-t-il indiqué. Le Maroc a fait preuve de réalisme et d'esprit de compromis en mettant sur la table son projet d'autonomie, a ajouté M. Fassi Fihri, qui a précisé que les autres parties "refusent de coopérer dans ce cadre pour des raisons d'ordre politique ou géostratégique". "Cette attitude, a-t-il souligné, démontre que les autres parties ont opté pour le statu quo et à la politique du retour en arrière, dans un contexte marqué par plusieurs défis et menaces, dont les impératifs de développement". "Nous avons constaté avec regret que l'Algérie ne nous a pas aidés et n'a pas participé aux négociations avec la volonté et l'esprit demandés par l'ONU", a poursuivi le ministre qui a rappelé qu'après deux réunions informelles, Christopher Ross a effectué une tournée dans la région, durant laquelle SM le Roi a insisté sur la position marocaine, fondée sur un règlement politique négocié. Dénonçant l'intransigeance de l'Algérie et son rejet du projet d'autonomie, le ministre a déploré qu'Alger réclame désormais le règlement de la question du Sahara comme condition préalable à la normalisation et à l'ouverture des frontières, en dépit des appels répétés du Maroc. "Nous déplorons cette situation, car nous savons pertinemment que les deux pays et les deux peuples ont beaucoup à gagner dans l'ouverture des frontières", a affirmé le ministre, qui a relevé l'existence d'une "tendance générale" à Alger contre tout développement des relations entre les deux pays. Il a, dans ce contexte, rappelé la décision des autorités algériennes d'exclure le Royaume d'une conférence régionale, tenue récemment à Alger, sur la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière, et les moyens de faire face à la menace que constitue la nébuleuse "Al-Qaïda au Maghreb islamique" (AQMI). "Le nom de cette organisation est très révélateur, et implique que la prévention et la lutte doivent se faire dans l'espace maghrébin", a relevé M. Fassi Fihri, avant de s'interroger: Comment peut-on exclure un pays qui représente une composante essentielle de cet espace?.