La réalité du projet socialiste au Maroc et la possibilité du rassemblement des forces de gauche en perspective des législatives 2012, étaient au centre d'un séminaire, organisé samedi à Rabat, à l'initiative du Centre Chourouk pour la démocratie, l'information et les droits de l'Homme. Organisé sous le thème "la réalité de la gauche marocaine et l'avenir du projet socialiste à l'aune des défis actuels sur les plans économique et social", plusieurs leaders politiques ont soulevé des interrogations liées notamment à l'avenir du projet socialiste et au processus démocratique au Maroc. Le Premier secrétaire de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), M. Abdelouahed Radi a, à cette occasion, insisté sur la nécessité pour la gauche de s'ouvrir sur les autres forces politiques en vue de contribuer à l'édification d'une société démocratique. L'USFP a adopté depuis une dizaine d'années un "socialisme démocratique", consistant en l'édification d'une société démocratique et la consécration de la régionalisation et de la décentralisation, ainsi que la garantie des libertés fondamentales des individus. Pour M. Radi, la notion du modernisme se traduit par une pleine adhésion et un respect des valeurs universelles telles que la liberté, l'égalité et la justice, ainsi que les droits des femmes. Le premier secrétaire de l'USFP a, de même, rappelé les références et bases de la pensée socialiste qui portent essentiellement sur la solidarité et la conciliation entre la liberté et la justice sociale, ainsi que l'adhésion aux valeurs universelles comme la liberté, l'égalité et la justice sociale en général. Pour sa part, M. Thami Khyari, secrétaire national du Front des forces démocratiques (FFD), a appelé "les partis de gauche à s'allier et unir leurs rangs afin de donner un nouvel élan au processus de développement enclenché dans le Royaume ". Il a, à cet égard, souligné l'urgence pour les forces socialistes au Maroc "de se regrouper dans le cadre d'un seul parti de gauche, qui contribuera à résoudre les problèmes des citoyens et à gérer les affaires publiques". "La pensée socialiste reste fidèle à ses principes, contrairement au système capitaliste qui continue de créer les disparités sociales et géographiques entre les pays et d'élargir le fossé entre les riches et les pauvres", a-t-il dit. De don côté, le secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), M. Ismail Alaoui, a affirmé que "l'alliance de toutes les forces socialistes de gauche est à même de promouvoir le processus de modernisation au Maroc". Dans une allocution lue en son nom, M. Alaoui a estimé que "le socialisme a été en mesure d'ajuster ses programmes aux nouvelles donnes internationales et à la philosophie universelle du socialisme, ce qui lui a permis de contribuer au rayonnement des valeurs de progrès et de modernisme". Les travaux de ce séminaire ont porté sur deux principaux axes en l'occurrence "Les socialistes au Maroc: entre nostalgie de la Koutla et l'ambition de se regrouper en un grand Parti", et "Le sens du socialisme, ici et maintenant". Ce séminaire, qui a vu la participation de ministres, d'ambassadeurs, de parlementaires, de chefs de partis et de chercheurs universitaires, intervient dans le sillage du débat sur la question de la nécessité de créer de grands pôles politiques structurants.