Le Maroc participe à la 3-ème conférence conjointe des ministres africains des Finances, de la planification et du développement économique qui aura lieu lundi à Lilongwe au Malawi. Conduite par le ministre délégué chargé des Affaires économiques et générales, M. Nizar Baraka, la délégation marocaine à cette conférence est composée de l'ambassadeur du Maroc en Ethiopie, M. Brahime Abdeljabbar et des représentants du ministère de l'Economie et des Finances et du Haut Commissariat au Plan (HCP). Cette conférence a été précédée d'une réunion du Comité d'experts (25-28 mars) qui a adopté un rapport devant être soumis pour examen à la Conférence des ministres. Lors de cette réunion, le Maroc a été élu rapporteur du Bureau de la conférence, initiée sous le thème "Promouvoir la croissance durable de haut niveau pour réduire le chômage en Afrique". La conférence africaine conjointe CEA/UA sera présidée par le Chef de l'Etat du Malawi, Bingu wa Mutharika, et actuel président en exercice de l'Union Africaine et sera marquée par la participation du ministre égyptien des Finances et président du Bureau sortant de la Conférence, Youssef Boutros-Ghali, le Secrétaire général adjoint de l'ONU et Haut Représentant pour les pays les moins avancés, Cheick Sidi Diarra, le Président du Groupe de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka, le Secrétaire général adjoint de l'ONU et Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), Abdoulie Janneh, et le président de la Commission de l'UA, Jean Ping. Lors de ce forum, les ministres africains des Finances et de l'Economie aborderont les questions relatives aux conditions économiques de l'Afrique et aux efforts de développement durable sur le continent. Cette conférence intervient alors que la plupart des pays africains sont secoués de plein fouet par la crise économique mondiale. Ainsi, le PIB de l'Afrique est passé de 4,9 pc en 2008 à 1,6 pc en 2009, ce qui est inférieur au taux de croissance démographique et implique une baisse du revenu par habitant. En Afrique, les effets de la crise sur les flux de capitaux, les quantités et les prix des exportations, les transferts de fonds et le tourisme ont eu une grande portée. La crise a aussi entraîné la déprime des marchés financiers, le retard d'émission d'obligations souveraines et la dépréciation des monnaies locales. Les pays africains ont été confrontés à une réduction significative du crédit et une augmentation des primes de risque sur le marché mondial des capitaux. Cela a eu un effet très négatif sur les Investissements directs étrangers (IDE) à destination de l'Afrique avec des conséquences désastreuses pour la croissance et les efforts de réduction de la pauvreté. Les perturbations causées par le tarissement de ces sources traditionnelles de financement a été aggravée par la réduction observée des transferts de fonds des travailleurs et le déclin probable de l'Aide publique au développement. La crise a conduit également à une augmentation du chômage en particulier dans les secteurs minier, manufacturier et de la construction, mettant les jeunes et les plus vulnérables face au risque de tomber dans la pauvreté. En effet, l'Afrique subsaharienne a enregistré une augmentation à 8,2 pc du taux de chômage en 2009, selon un rapport du Bureau international du Travail (BIT).