Le ministre délégué chargé des Affaires économiques et générales, M. Nizar Baraka a appelé les pays africains à "mettre en oeuvre de nouvelles stratégies pour le développement économique et la promotion de l'emploi, à l'instar de la politique poursuivie au Maroc sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI". Dans son allocution devant la 3ème Conférence conjointe des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique, qui a ouvert ses travaux lundi à Lilongwe au Malawi, M. Baraka a souligné que cette politique menée par le Royaume s'articule autour de cinq axes, dont le premier consiste en le renforcement de la croissance endogène à travers le lancement de grands chantiers d'infrastructures structurants, l'amélioration du pouvoir d'achat des ménages, notamment les plus modestes à travers l'augmentation des revenus, une meilleure maîtrise de l'inflation et la promotion de la protection sociale. Quant au deuxième axe, il concerne la diversification du tissu économique et des marchés, a indiqué le ministre, rappelant, à cet égard, l'expérience du Maroc qui a pu définir et développer les métiers mondiaux nouveaux, tels que l'automobile, l'offshoring et l'aéronautique. Pour ce qui est du troisième, il porte sur le développement des petites et moyennes entreprises (PME). A ce propos, M. Baraka a rappelé l'intérêt particulier que porte le Maroc à se secteur en renforçant la capacité de gouvernance des PME, en développant des contrats de croissance (Imtiaz et Moussanada) et en facilitant l'accès au financement à travers la mise en place de systèmes de garantie. Le quatrième axe est relatif à la mise en place de politiques proactives de l'emploi qui s'articulent autour du recyclage des ressources humaines pour une meilleure intégration dans le marché de travail, de la formation dans le cadre de filières de licences professionnelles et de développement de l'auto-entreprenariat, notamment grâce à l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), lancée par le Souverain en 2005, et qui a déclenché "un renouveau dans la politique de développement humain", a noté M. Baraka. Grâce à cette Initiative, 18.500 projets générateurs de revenus ont pu voir le jour en permettant à plus de 3 millions de citoyens d'améliorer leurs revenus et sortir de la marginalisation sociale, a-t-il rappelé.
Pour le cinquième axe, M. Baraka a fait savoir qu'il concerne "la nécessité de l'intégration régionale et essentiellement celle du Maghreb en vue de bénéficier collectivement des opportunités d'investissement dans différents domaines qu'offre notre espace et des synergies de ses Etats". Dans plusieurs domaines, les potentialités d'intégration sont multiples et manifestes notamment dans les infrastructures, le transport et les énergies renouvelables. Dans ce sens, le ministre a rappelé le lancement par le Maroc du grand projet "Plan Solaire" avec un budget estimé à 9 milliards de dollars pour l'installation d'une capacité électrique de 2000 Mégawatts. Evoquant les effets de la crise économique mondiale sur l'emploi, M. Baraka a exposé les mesures prises par le Maroc pour y faire face. Ces mesures, a-t-il expliqué, portent notamment sur la prise en charge totale par l'Etat des contributions sociales des entreprises en difficulté et la création d'un fonds de garantie dans le but d'améliorer l'assise financière de ces entreprises, tout en les accompagnant dans la diversification de leurs débouchés à l'étranger. Le Maroc a ainsi pu préserver 100.000 emplois dans les secteurs de l'automobile, du textile et de l'électronique qui ont été les plus touchés par la crise. Initiée sous le thème "Promouvoir la croissance durable de haut niveau pour réduire le chômage en Afrique", cette Conférence de deux jours ouverte par le chef de l'Etat du Malawi, Bingu wa Mutharika, et président en exercice de l'Union Africaine, examinera des questions relatives aux conditions économiques de l'Afrique et aux efforts de développement durable dans le continent. Conduite par M. Baraka, la délégation marocaine est composée de l'ambassadeur du Maroc en Ethiopie, M. Brahim Abdeljabbar et des représentants du ministère des Finances et du Haut Commissariat au Plan (HCP). Cette Conférence a été précédée d'une réunion du Comité d'experts (25-28 mars) qui a adopté un rapport devant être soumis à la Conférence des ministres. Lors de cette réunion, le Maroc a été élu rapporteur du Bureau de la Conférence.