"Les Algériens instrumentalisent la question du Sahara pour servir leurs propres intérêts", a affirmé mardi Dr. George Joffé, professeur à l'Université britannique de Cambridge et célèbre expert international en questions nord-africaines. "Les Algériens instrumentalisent la question du Sahara pour servir leurs propres intérêts et cette instrumentalisation devra se poursuivre jusqu'à ce que des changements importants interviennent en Algérie", a déclaré à la MAP le Dr Joffé, en marge de la Conférence sur la sécurité dans la région euro-méditerranéenne, tenue à Rabat sous la présidence du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Taib Fassi-Fihri. Le chercheur, qui a qualifié de "symptôme des tensions régionales" le problème du Sahara, a fait état de "frustration à cause de l'échec de l'Algérie de répondre favorablement aux initiatives entreprises par le Maroc pour trouver une solution à cette question". Evoquant les thèmes débattus lors de la Conférence de Rabat, le Dr Joffé a indiqué que cette rencontre a eu le mérite d'amorcer un débat nouveau sur les moyens de renforcer la coopération entre le Maroc et la Grande-Bretagne. "Il était intéressant de suivre un tel échange fructueux sur les problèmes de sécurité, notamment ceux du terrorisme dans la région du Sahel et de la sécurité énergétique", a-t-il dit, soulignant que ces questions bénéficient d'un intérêt particulier de la part des gouvernements britannique et marocain. La Conférence a également permis aux parties d'identifier les domaines où elles peuvent travailler ensemble pour le renforcement de la sécurité dans la région euro-méditerranéenne, a-t-il indiqué, soulignant que cette rencontre marquera sans doute le début d'un dialogue permanent en matière de sécurité entre le Maroc et le Royaume-Uni. Pour sa part, M. Michael Willis, professeur à l'Université d'Oxford et titulaire de la Chair Mohammed VI des études marocaines et méditerranéennes au sein du Saint Antony's College, a indiqué que "le règlement de la question du Sahara contribuera à la promotion de la sécurité et de la coopération dans la région". "Il est important pour l'Algérie d'ouvrir les frontières (avec le Maroc) pour la normalisation des relations entre les deux pays et créer un climat de confiance à même de baliser le chemin à la résolution de la question du Sahara". La Conférence sur la sécurité dans la région euro-méditerranéenne, tenue à l'initiative de l'ambassadeur du Maroc à Londres Chrifa Lalla Joumala Alaoui, s'inscrit dans le cadre de l'élargissement aux milieux académique et universitaire de la réflexion et la concertation sur des thématiques et des sujets d'intérêt commun. La séance d'ouverture de la Conférence s'est déroulée en présence notamment de M. André Azoulay, conseiller de SM le Roi, Mme Amina Benkhadra, ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, M. Saad Hassar, secrétaire d'Etat à l'Intérieur et Mme Latifa Akharbach, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, ainsi que de plusieurs ambassadeurs accrédités au Maroc et d'experts internationaux.