Le ministre de l'Intérieur, M. Chakib Benmoussa a souligné, samedi à Marrakech, l'importance de la réforme et de la modernisation des structures des Etats à travers l'adoption d'une décentralisation élargie au niveau des conseils locaux, dans le cadre de la culture communale ancrée dans les traditions africaines. M. Benmoussa, qui intervenait à l'ouverture des journées politiques des travaux du 5ème Sommet africain des collectivités locales, a mis l'accent sur la nécessité de soutenir et d'accompagner les collectivités locales dans leur action afin qu'elles puissent accomplir leurs missions dans les meilleures conditions. Le ministre a mis en relief l'importance de mettre en place des mécanismes permettant aux collectivités locales de contribuer à la gestion des services publics locaux, dans le cadre d'un partenariat avec le secteur privé, selon une approche homogène qui tient compte des spécificités sociales de ces services et qui met à contribution les méthodes de gestion appliquées dans le privé. L'expérience a démontré la difficulté pour les collectivités locales, en l'absence du soutien de l'Etat, d'assurer des prestations de service qui répondent aux besoins de la population, notamment dans les domaines du transport urbain, de l'assainissement liquide et solide et de la collecte des déchets et leur traitement, a ajouté M. Benmoussa. Compte tenu de l'importance du volume des investissements à ces services, il est désormais nécessaire d'engager une réflexion sur la mise en place de nouvelles règles de nature à ouvrir le champ au soutien des institutions internationales de financement, a-t-il expliqué. Il a fait savoir, dans ce contexte, que ces services publics dont la gestion est assurée par les collectivités locales, revêtent aujourd'hui une importance cruciale de par la forte corrélation avec les politiques publiques de protection de l'environnement et de développement durable. Evoquant le Sommet de Copenhague sur les changements climatiques qui a souligné la nécessité de soutenir les pays en développement afin qu'ils soient au diapason des nouvelles exigences de préservation de l'environnement, M. Benmoussa a fait remarquer que "les problèmes environnementaux avant d'être universels, sont des questions locales qui supposent l'implication des collectivités locales, des Etats, des organisations internationales et la société civile afin de trouver des solutions adéquates aux effets néfastes des changements climatiques". Dans le cadre de l'intérêt porté à cette question, le gouvernement marocain oeuvre pour élaborer un projet de Charte nationale de l'Environnement, qui constitue un capital commun dont la responsabilité de le protéger incombe à tous les acteurs (autorités publiques, élus, fonctionnaires, et secteur privé), a poursuivi le ministre. La réalisation de ces objectifs est tributaire d'une bonne gouvernance qui s'appuie sur des cadres qualifiés, compétents et aptes à améliorer la gestion des affaires des citoyens, privilégiant la proximité et la réalisation de programmes concrets à même de répondre à leurs besoins essentiels. D'autre part, M. Benmoussa a estimé que le Sommet "Africités" qui se tient à Marrakech, constitue "une occasion inédite pour les gouvernements et les collectivités locales pour exprimer leurs positions vis-à-vis des nouveaux défis engendrés par les développements enregistrés ces dernières années et qui ne peuvent être ignorés" lors des débats d'Africités. Et d'ajouter que la participation massive ayant marqué ce Sommet et la présence en force de responsables des collectivités, des gouvernements locaux, de l'administration territoriale, des représentants des associations et des experts reflète "la place de choix qu'occupe désormais ce Sommet au niveau continental et international". Il a indiqué que les riches interventions des différents participants lors des divers ateliers organisés depuis le début de ce Sommet, dénotent d'une conscience grandissante de l'ampleur des responsabilités des élus et le degré de l'importance accordée à la chose locale pour élaborer et adopter de nouvelles politiques de développement des régions et des villes et consacrer les bases de la bonne gouvernance au niveau local. Le ministre a émis aussi le vŒu de voir ce Congrès constituer une plateforme essentielle d'actions communales collectives visant à dynamiser les mécanismes de solidarité et de coopération entre les pays du Continent.