L'extension de la dégradation des espaces pastoraux dans les hauts plateaux de l'Oriental interpelle les différentes parties concernées à conjuguer leurs efforts pour préserver les ressources naturelles et favoriser le développement des parcours et de l'élevage, ont souligné mercredi à Oujda les participants à un atelier régional. Mettant l'accent sur les acquis réalisés à la faveur des actions engagées durant ces dernières décennies, les participants à cette rencontre de deux jours (16 -17 mars), ont relevé que l'activité pastorale connaît à présent des transformations profondes qui risquent de mettre en péril la durabilité des systèmes de production. "Une gestion rationnelle des parcours est plus que nécessaire pour inverser le processus de dégradation des aires pastorales et permettre à terme une gestion durable et équilibrée des ressources naturelles dans la région", ont-ils insisté. Les effectifs du cheptel qui dépassent de loin les capacités de charge des parcours, les difficultés sociales liées à des conflits latents entre les différentes communautés à propos de limites entre les parcours, le contrôle du respect des mises en défens et des modes de sanctions liées à leur violation, la mise en place d'un cadre juridique adéquat, la sédentarisation des éleveurs et la mise en culture, la création d'un fond de développement pastoral sont autant de questions qui ont été soulevées par les participants. Ils ont également mis l'accent sur l'importance de la conservation de la diversité biologique, le renforcement de l'attractivité de l'activité pastorale, la diversification des activités économiques et l'organisation des métiers traditionnels pour sécuriser les revenus des petits éleveurs, la mise en place de mesures d'incitation et de financement adaptées au contexte local, et la promotion de la formation et des mécanismes favorisant la traçabilité des produits des parcours et de l'élevage. La régularisation du statut foncier des terres collectives de pâturage, la création d'une fédération des coopératives pastorales, l'élaboration de la charte pastorale, la gestion des risques liés à la sécheresse et l'aménagement de la steppe ont été également soulevés par les participants qui ont plaidé pour des actions de développement diversifiées, complémentaires et convergentes pour l'amélioration du niveau de vie des populations locales. La rencontre a constitué une occasion pour débattre des mesures à prendre et des actions à engager aux niveaux institutionnel, social et économique pour atteindre les objectifs escomptés, à travers une approche basée sur la participation, l'implication et la responsabilisation des bénéficiaires, de l'Etat et des partenaires, ont estimé les organisateurs de cet atelier régional organisé en partenariat avec la direction du Projet de Développement des Parcours et de l'Elevage (PDPEO, Phase II 2004-2012). Le Plan directeur de développement des parcours et de l'élevage dans l'Oriental constitue un cadre d'orientation des politiques régionales de développement des parcours et de l'élevage dans les hauts plateaux de l'Oriental, et peut être considéré également comme une assise aux projets de développement de la filière viande rouge inscrits dans le "Plan Maroc Vert" pour l'ensemble des intervenants, à savoir les secteurs public et privé et la société civile, ajoute la même source. Les parcours des hauts plateaux de l'Oriental recèlent un important potentiel se caractérisant par la présence d'une végétation naturelle pérenne représentée essentiellement par les steppes à armoise et à alfa, la présence de formation à cycles courts et d'autres formations qui sont associées à la steppe d'armoise. Les parcours de l'Oriental s'étendent sur une superficie de plus de 3,68 millions ha dont plus de 2,33 millions ha appartiennent au régime collectif. Ils constituent la base de l'élevage extensif pratiqué par la majorité de la population de la région. Les effectifs de la zone s'élèvent à plus de 1,3 millions de têtes ovines et plus de 184.000 têtes caprines, ce qui permet de produire quelque 21.000 tonnes de viande rouge commercialisées annuellement pour près d'un milliard de dirhams.